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la précieuse
par Prunelles


Ce printemps-là : empreint de chatons et de fleurs étoilées. Quand le rouge adoucit le blanc devenu rose et quand tout est ainsi, on ne voit pas encore la bombe et le retardement des choses qui vivent là. L’interne déchirure rampe et se dissimule. L’oiseau voit l’eau des flaques, le dépôt d’huile y accentue le visage du ciel et mordoré l’irise. C’est beau. Tu as un visage d’ange, mon amie. Je sais pourtant combien ton cœur est ravagé. La moisson ne sera plus jamais prochaine, ou il faudra attendre si longtemps, si longtemps, Je le sais et sache mon amie que la plaie que tu caches dans le noir des prunelles de tes yeux, la plaie béante et large, ne m’est pas inconnue. Je plonge dans le sombre, sans peur. Et je ramènerai pour toi seule, l’émeraude attendue. je n’ai pas peur, je n’ai plus rien à perdre. Je peux ainsi te prendre et t’emmener où le printemps ne cache rien, que la sève qui monte et les racines ailées des arbres éveillés. Nous offrirons l’eau pure et le nid arrondi aux oiseaux. Nous offrirons ensemble. Les plaies parfois ne se referment pas mais les contrées promises peuvent changer de lieux. Rien ne se perd, pas même le nuage qui ne fait que passer devant le désert assoiffé. La plaie béante et large ne m’est pas inconnue. Nous la transformerons en fleuve ensemble. Quand la crue descendra, la terre sera noire à nouveau, riche et lavée et prête à recevoir le baume. Peut-être ce jour-là nous aurons ramené ensemble, l'ardeur précieuse et son collier d’écume. ce jour et ce printemps, peut-être.



Poème posté le 22/10/15


 Poète
Prunelles



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