Pendant des années c’était, puis...
Ma prière en repos, conduisant la voiture
Pour aller au bureau, ma pensée intérieure
Regardant le Très-Haut, je m’entends lâcher ces mots :
«Pardonne-moi je suis Fatiguée d’aimer » !
L’un, chacun et tous les autres
Reçoivent un tout entier.
Je n’ai plus rien à donner !
Je suis seule en pensées qui tournent autour de tous
Comme moi le samedi et le dimanche
Qui tourne seule autour de la table
Sans savoir le pourquoi
Mes pieds circulent les vestiges
Autour de cet autel en sacrifices!
Et la vie me secoue, marche à trop vive allure !
Je me sens dépassée et n’ouvre plus qu’un seul œil
Pour voir un court réveil qui ne sonne qu’à six heures !
Les heures blanches s’allument ! Je recouche ma nuit
Les enfants endormis rêvent cool sans approche !
Je suis fatiguée d’aimer pardonne-moi!
Cette forme égoïste d’où sort- elle ? me saigne!
Je ne me reconnais plus!
Devant moi le néant
Il n’y a plus rien à voir
Car c’est devant ce brouillard
Que me regarde mon âme !
Je n’existe plus ne passant qu’à côté de la vie!
Tu as su tout donner et moi je t’en conjure
Je ne peux suivre ici le dessein qu’ailleurs
Tu m’as tracé d’office, j’ai des enfants saveurs
Que tu m’as confiés, ce n’est pas encore l’heure
De baisser les bras même en cas d’urgence
Qui nuit à mon propre bonheur !
Temps qui sur moi se vautre!
Au repos du soir
Ta croix transpire sur moi
Jusqu’à quand vais-je la porter?
Je suis fatiguée d’aimer!
Tu n’auras pas primeur d’un quelconque parjure
De ma part à donner, même si en veilleur
Somnambule tu agis en sourdine !
J’ai des urgences ici et là un avocat fleur
Qui me pousse à casser un lien pour moi pleureur
Chaque fois un peu plus tous les jours et les nuits
Un procès de dix ans une épée qui m’écorche
Ce temps encore sur moi se vautre !
Je suis fatiguée d’aimer mais je ne renoncerai jamais
A ta source m’abreuver comme Toi encor en sourdine,
Le reste est bien fini mais le conte perdure
Et le souvenir est aussi blanc que vainqueur.
Dans mon âme bleu-fleur chaque graine j’écosse
Sur ce temps qui sur moi se vautre !
Encore et encore !
Mais
Un jour, je sais je redeviendrai abreuvoir
Comme
Il fut un soir il fut un matin
Où la vie doit se satisfaire
D’un tout comme d’un rien
Pour donner son entier !
Polymnie2, ce 18 Octobre 2015