Déchirures...
par Fanch
Ressentir de tes mots les non-dits pathétiques,
Ellipses de douleurs qui semblent importunes,
Te reste-t-il la force d’être un jour impudique
Pour exhumer de l’âme ces raisons de rancune?
Endurer d'un silence les volutes malsaines
Aux fétides parfums, plus viciés que l’absence,
Nous reste-t-il du temps pour qu'enfin nous parvienne
Du fond de notre abîme, un air pur de jouvence?
Subir de tant d’années les miroirs déformant,
Ces images jadis, par l’amour, sublimées,
Nous reste-t-il encore un dessein, une idée
De ce que l’on savait de nos émois d'avant?
Souffrir de tous ces maux que l’on s’est infligé,
De ces vagues de haine aux violences masquées,
Nous reste-t-il l’envie de se parler sans heurt
Pour éviter demain de se trancher le cœur?
Pleurer pour s’épancher et consommer la peur
Comme les flots boueux charriant la misère,
Restera-t-il alors des larmes moins amères,
De celles révélant quelque espoir qui affleure?
Discerner, comme fait au tamis l’orpailleur,
Les pépites cachées sous le fiel qu’on distille,
Et verrons-nous enfin, si ténu et fragile,
Un trésor oublié à l’inconnue saveur?
Sentir tout simplement la magie d’une offrande
Au fil d’une caresse qui sur nous se dévide,
Et pourrons-nous, dès lors, vouloir que se répande
En nos êtres un désir au sillage fluide?
Éprouver à nouveau partage et résonance
Du corps et des pensées, en intimes mystères,
Et découvrir, porté en euphorie légère,
Que, t’aimant solidaire et non pas solitaire,
Je saurai devenir ton cadeau d’existence…
...Mais de l'espoir à la fin...
Poème posté le 01/04/15