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Mélancolie
par Aros


Vous me manquez, Madame, quand je viens au Genêt*, Votre allée semble terne, même au mois de juillet, L’aboiement de Rafale ou le cri d’un enfant, Ne change rien, Madame, tout est triste à présent. Je vous revois encore en ce début d’année, Vous étiez sur le seuil guettant mon arrivée, J’avais dépassé l’heure, votre regard pourtant Trahit une bonté que je pleure souvent. Au fil de nos saisons croissait notre affection, Le respect partagé de notre conviction, Jésus ornait vos murs et Diderot les miens, Mais rien, je vous l’assure, ne séparait nos liens. Parfois dans la maison j’effleure de la main La chaise où vous croisiez les mots du Pèlerin*, Où quelquefois fourbue vous attendiez le soir, Elle a gardé sa place et nul n’y vient s’asseoir. Ici rien n’a changé, pas le moindre détail, La pendule accomplit son lancinant travail, Votre photo jaunie posée sur l’étagère Nous regarde parler, puis rire, et puis nous taire. Je suis ému, Madame, quand tinte le clocher, Au bras de votre fille en venant déposer Un bouquet de pensées dans la douce fraîcheur. Je garderai de vous votre infinie pudeur. ¤¤¤

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Genêt: petit hameau vendéen.<br />
Pèlerin: magasine chrétien.<br />
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J'ai écrit ce poème un an après le décès de ma belle-mère pour qui j'avais beaucoup d'affection. Respectueuse de tous, elle pratiquait la Laïcité sans le savoir.


Poème posté le 01/02/15


 Poète
Aros



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