Le départ
par Francois Ville
La mélancolie s'enchaîne à moi et sans gêne
Envahit mon ventre et ma pensée et mon sang,
Voilà ce que tous les dimanche je ressens
Au moment de te quitter pour une semaine.
Je fais semblant de vivre quand tu n'es pas là
Puisque je souffre du gouffre de ton absence,
De ce vide envahissant l'ignoble distance
Qui spolie mon corps de ton souffle délicat.
Regardant avec horreur l'horaire impudique
Je me plains avec toi du temps qui passe à l'as,
De cette heure souillée d'une peine salace
Pourrissant nos regards de lueurs fatidiques.
Comme si tu pouvais croire un tel canular
Je vais et mens en te disant que ce n'est rien,
Prenant l'air véhément d'un parfait comédien,
Mais nos baisers ont un goût d'imminent départ.
Pourtant je sais cette scission est passagère
Nos lèvres affamées sous peu se reconnaîtront,
Mais mon esprit fumeux affecte ma raison
Comme un fameux vampire aux succions délétères.
Je vois en toi imprimé le spleen ineffable
De l'immonde vie qui férocement inonde
Notre injuste séparation d'étranges ondes,
A la fois cruelles et toujours inexorables.
Voilà que le train arrive impassible et froid,
Expédiant au firmament ma sourde détresse,
Privé de toi je deviens homme sans noblesse
Un infirme amant que ton souvenir rudoie.
Poème posté le 01/10/05