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La légende de Fiurimbina
par Marcek


Fiurimbina s'en va, seule sur le sentier Dans les bois de Tavéra elle est allée glaner Des branches du bois mort en ce jour froid d'octobre Un grand châle de laine au-dessus de sa robe. Ses lourds cheveux de jais sont noués en chignon Une coiffe très sage ombrage son beau front Une fine croix d'or brille sur sa poitrine Et le grand châle noir cache une taille fine. Au logis est restée sa mère près de l'âtre Elle vieillit très mal et devient acariâtre Fiurimbina s'échappe aussi souvent qu'elle peut Mais la joie et l'espoir ont déserté ses yeux. Fiurimbina est jolie, les garçons le lui disent A travers des regards qui la troublent ou la grisent Mais comment échapper au devoir familial Et trouver un amour au-delà du banal? La pure Fiurimbina rêve d'un bel amour Peu importent l'argent, les robes de velours Elle veut seulement qu'on l'admire et qu'on l'aime Malgré son triste sort, elle espère quand-même ! Et la pauvre esseulée rêve tout en marchant Mais de quoi rêve t'elle en son âme d'enfant? On peut voir dans ses yeux une douce lumière Tandis qu'elle s'en va glanant dans les clairières. Peu à peu la voici s'enfonçant dans les bois Le brouillard est tombé, la mettant en émoi Le vent glacé transit l'épais brouillard d'automne Et sous son châle fin, Fiurimbina frissonne Les sentiers familiers soudain ont disparu Sous le laiteux brouillard qui monte jusqu'aux nues Le vent vient engourdir les mains de la pauvrette Fait trembler le fagot arrimé sur sa tête Sa marche se poursuit, hésitante et peureuse Et les cris des corbeaux effraient la malheureuse Qui n'a plus de repères et s'enfonce toujours Dans les bois envahis par ce brouillard si lourd ! Son cœur bat la chamade, affolée, elle s'arrête Et se laisse tomber comme une pauvre bête Traquée au fond des bois par d'horribles chasseurs Se laissant submerger par l'angoisse et la peur. Quand on la retrouva au bout de quelques jours Les feuilles avaient fait un linceul de velours A son corps endormi sous l'ultime froidure Qui avait apaisé enfin cette âme pure... Et vers ce bois maudit pour conjurer le sort Et n'oublier jamais le spectre de la mort On jetait en passant au vent du souvenir Quelques branches sous l'arbre où elle alla périr !

"Scaldà te Fiurimbina" (Chauffe-toi, Fiurimbina ) devait-on psalmodier en jetant le bois à la mémoire de la pauvre enfant.<br />
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Légende corse


Poème posté le 01/12/14


 Poète
Marcek



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