Accueil
Poésie libre / Hilda
              
Poésie libre / Hilda
         
Poésie libre / Hilda

Signaler un contenu inaproprié.

Hilda
par Evcy


Hilda On m’a conté récemment une histoire Qui résonna dans une forêt d’azur noir Où un peuple d’oiseau, de blanc vêtu, regardait la rivière Dans laquelle s’était noyé une brisure de bois vert. C’était dans une magnifique forêt aurifère Labyrinthe où affluait sylve et lumière Qu’une tragédie, un jour, résonna aux fébriles oreilles D’un Corbeau aux milles plumes émerveilles. La rumeur se traina en infame nichée Et, dit-on, secoua les prunelles de rustres psychés Mésanges, rossignols et merles, en nuée livide Surgirent pour détailler cette épave de bois vide C’était une fraction d’un vieil arbre longtemps oublié Qui chuta dans l’eau, espérant pouvoir s’y baigner Mais étant incapable de s’y mouvoir Se vit lentement péricliter sans émouvoir Les stupides volatiles, animés de leurs tortueuses hanches Se pressèrent pour trouver l’idéale branche Pour ainsi rôder, avides et hagards Laissant sur elle trainer leur regard Ils la nommèrent « la Morte », c’était son fardeau Qui l’envelopperait du cœur à la peau Ce lambeau de bois flottant se vit ainsi dessiné Une mythologie de monstre au supplice destiné De leurs branches, les flancs ont dansé si fort Que leurs entrailles furent fouillées par des doigts morts Et ruisselant tels des ulcères ardents, les volatiles Furent surpris par l’arrivée du Corbeau aux plumes infantiles. Ils lui présentèrent dès lors, reflux des eaux poisseuses « La Morte », bois gorgés de sanglots et de rage silencieuse Devenue par leurs yeux, une erreur qui lentement se flétri Qu’ils désignent de leur doigt en rut de leur sombre mépris Ces piètres volatiles lui parlant d’elle comme d’un bois mort Prisonnière mais alerte d’un triste corps D’un coup, il repoussa d’un cri leurs pulsions de mort Abjectes et viles, il retourne leur masque incolore Le Corbeau regarda ensuite le flux de leurs veines amaigri Leurs plumes muèrent et suintèrent d’un blanc pourri Ils virent d’un coup leur corps devenir plaie béante Où l’air expiré infiltrait sa puanteur glaçante Talion ! Car comment ont-ils pu, se prêchant sages et médecins Agir en courtisane, chiennes fauves à gros seins, Et peindre ainsi en tableau d’horreur, bois noyé, Une petite fille dès son préambule disgracié ? Comme il est étrange quand, dès la naissance Vous voilà déjà condamné à la résilience Dès le premier instant privé de choix, incisé Vous apparaissez et de l’enfance vous voilà excisé Le Corbeau, en veilleur révolté vint lui parler « Funambule recroquevillé au sourire d’azur émaillé La corde que l’on t’a donné à la naissance Et sur laquelle tu te débats non sans aisance Tu le sais, un jour te fera défaut Et c’est en chute que tu lanceras tes dernières fleurs sur la faux Car c’est en bois refleuri que je te vois annoncé Aux premières lueurs d’un soleil venant de se lever » Et l’essaim de volatiles suintant d’amertume, de honte, parti Ne resta alors que tapis de jeu et tendre cri Et en pluie, sourire au firmament bleu Refleuri la vie sur ce bois merveilleux Peuple sépulcral que ceux demeuré trop longtemps distant N’ayant pu absorber ainsi ce regard où pulse le vivant Du visage souriant d’Hilda qui, vers le ciel S’ouvre et exhale la mélodie du ciel Car non, elle n’était pas ensorcelée Ni une sorcière de contes de fées Elle n’avait que 5 ans Ce n’était qu’une enfant.



Poème posté le 25/02/18


 Poète
Evcy



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.