Je creuse encore le puits
Y reverrai-je l'or ?
Etait hier encore,
A disparu depuis.
Pépites que tes yeux
Brillant mille étincelles,
M'avaient donné le ciel,
Le désir d'être vieux.
Les aiguilles du temps
Achèvent notre course,
Jusqu'à tarir la source
Des jouvences d'antan.
Les rêves Eldorado
M'ont-ils corrompu ?
N'avait-on pas prévu
La chute d'aussi haut ?
J'ai pensé cette mine
Où user mes efforts
Quand soudain tu arbore
Cette bien grise mine.
J'ai voulu ce trésor
Mais enfin je devine,
Le destin assassine
Les amants de son sort.
Je me noircis les mains
En quête de l'Eden,
Que l'amour nous revienne
Pour en rire demain.
Le sentiment lassé
Est un traître abandon,
Lui qui était un don
Préféra s'en aller.
Je m'empoisonne alors
A de sombres pêchés
L'amour a ses déchets
Qui peu à peu dévorent.
L'enfer est à nos portes
Où brûle sa fournaise
Et fait fondre à son aise
Tout ce qui nous transporte.
Nous courons à la ruine
"Fuyez vite princesse"
Il n'est de forteresse
Sans l'or de cette mine.