Une pluie incessante
Martèle mon carreau
Quelques souvenirs chantent,
D’autres font le gros dos.
Dans le sommeil, je sombre
Et me prends à rêver
À une main dans l'ombre
Qui viendrait me chercher.
Quand la pluie de janvier
Ruisselle sur le sol
Et vient à transformer
Les cailloux en atoll
Mon esprit vagabond
Dans la brume s'abîme
Et me donne le ton
D’une première rime.
De grosses gouttes claquent
Et arrosent la terre
Faisant naître une flaque
À chaque fondrière.
Le ruisseau est rivière
La rivière est torrent
Et la pluie sur les pierres
Tombe inlassablement.
Et ces gouttes qui claquent
En inondant la terre
Font d'une mare un lac
Et d'un lac une mer
La lueur vagabonde
D’un rayon de soleil
Comme sorti des ondes
A éclairé le ciel
Et la pluie de janvier,
Tout à coup a cessé
En couvrant mon cahier
De flots ensoleillés
Mon esprit vagabond
Est sorti de l’abîme
Et m’a offert ton nom
Comme une ultime rime.