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Poésie libre / Mémé, si on parlait un peu du robinet ?
              
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Mémé, si on parlait un peu du robinet ?
par Marcek


« Mémé, si on parlait un peu du robinet ? » Disais-je toute émue, là-bas à Frayssinet Lorsque nous remontions en été de la source Bien lasses toutes deux de cette longue course… En effet, à Fumel, nous avions habité La petite maison, où d’ailleurs je suis née, Et où, luxe inouï, coulait à profusion D’un très beau robinet, l’eau pour nos ablutions (Et qui lavait aussi légumes et vaisselle) Provenant à mes yeux d’une source éternelle ! Ma grand-mère peinait, chargée bien lourdement Regrettant elle aussi le robinet d’antan. Il fallait bien souvent répéter la corvée, Mais moi qui la suivais, toujours je m’amusais… J’aimais en arrivant jouer près du bassin Où des lentilles d’eau formaient un vert coussin. Nous partions au lavoir avec une brouette, Quel courage elle avait, cette pauvre Mémette ! « Michou, fais attention, ne te penche pas trop » Et moi je barbotais en me mirant dans l’eau Qui se teintait de bleu. Le linge sentait bon Lorsque Mémé, d’abord le frottait de savon Puis énergiquement le tordait en spirale. Tombait alors la mousse en neigeuses cascades. La neige se fondait dans le petit ruisseau Où la fraîche rainette épatait le crapaud. J'y allais observer des couvées de têtards Qui deviendraient jolies grenouilles sur le tard. Le Verdelet chantait, je l’entendais au pré Lorsque nous repartions, la brouette chargée De ce beau linge blanc qu’on revenait étendre Et qui sentirait bon, d’un parfum d’herbe tendre. Les journées s’écoulaient, rythmées par ces travaux : La cuisine, le linge et puis les corvées d’eau, L’entretien du jardin, les cueillettes d’été, Les soins aux animaux que Mémé élevait. Dans ces humbles travaux, cette vie laborieuse, On pouvait, je le crois, se sentir très heureuse : Peu d’argent au logis, mais beaucoup de raison Pour vivre dignement et tenir sa maison. A ces femmes aimées, ma mère et ma grand-mère Je dois d’avoir forgé très tôt mon caractère En ces années d’enfance où l’on m'a inculqué La valeur du travail, du courage obstiné.



Poème posté le 14/09/17


 Poète
Marcek



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