Clémentine
par Mido
par Mido
Je reviens au bosquet où coule la rivière
Au temple de Nature où, sacrifiant Vénus,
Nous découvrions, enfants, l'élan de nos corps nus
Immortelles pensées courant sous mes paupières.
C'était l'âge insouciant, l'âge d'escarpolette,
Ton sourire doré, ta frise de jupon
Dès que le vent coquin s'insinuait, fripon,
Sous tes jeunes atours de frêle goélette .
Tu voguais sous ma peau, gorgeais mon étamine,
Au soufflet de mon coeur jouais l'accordéon,
Je t'écoutais triller des couplets d'odéon
Radieux comme au vitrail la rose s'illumine .
Tu n'avais pas encor la ferveur populaire
Qui, plus tard, provoqua le tournant de ta vie,
Le succès ne t'avait pas encore ravie
Et conduite, démente, en ce lieu asilaire
Où, rivée aux barreaux, tu fixes la montagne
Inexorablement recluse pour toujours,
Où ta seule musique est, sur le point du jour,
Celle d'un sansonnet qui, parfois, t’accompagne !
Alors n’irons-nous plus rire à la balancelle ?
On me dit que tes yeux ne se ferment jamais !
Et si je ramassais, pour toi, des brins de Mai ?
Te souviens-tu ? les fleurs ? le son du violoncelle ?
On me dit que tu cries, les poings sur les oreilles !
Une cage à oiseau, vide, comme ornement !
Et dans tes yeux hagards dévore le tourment
Oh ma tendre Diva, reviendras –tu pareille ?
Reviendras- tu fado, murmure, cavatine
Ode ? comme aux temps où, mes vers t’ayant surpris,
Tu en fis tes chansons, ah ! tu m’auras tout pris
Toi ma Prima Donna, ma douce Clémentine !
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Je reviens au bosquet où coule la rivière
Au temple de Nature où, sacrifiant Vénus,
Nous découvrions, enfants, l’élan de nos corps nus
Immortelles pensées courant sous mes paupières...
Reviendras tu pareille ?
Reviendras tu pareille ?
Reviendras tu ?
Mido
Poème posté le 14/09/17