Savez-vous, mon Ami, que le ciel est ouvert
A tout croyant sans tâche et surtout sans reproche :
Un être fort au Net qui sait voir sous la roche
Le benêt tout candide ayant un jour souffert ?
Le Diable en sa personne est très fort conseiller
Des âmes sans étoile et surtout sans bon guide.
Méfiez vous de ces gens dont le port est cupide
Et qui cherchent sans doute à vous embouteiller !
- Je sais bien, Doux Sauveur, où se trouve ma voie
- Et ne veux pour l’écu dévier de ma route.
- Je vous sens tout ému fort saisi par le doute :
- Seriez-vous ce prêcheur que l’au delà m’envoie ?
- Ayant bien consulté les pages du bottin,
- Comparé sans défaut les sites de la toile,
- Je me suis arrêté sur celui qui dévoile
- Le lieu sans condition qui fait fi du potin.
Et quel est, selon vous, autrement qu’en la Suisse,
Ce divin paradis sans Publique Trésor,
Qui saurait en silence épargner votre apport
Sans que l’on vous impose un morceau de la cuisse ?
En effet notre fisc me paraît trop soucieux
De piquer dans mon bas, de fouiller dans ma poche
Et que dans son Palais on y rit car la pioche
Se fait sans accepter le moindre contentieux.
- Hé bien ! En vérité je vous le dis sans fard :
- Cessez donc de vous fier aux propos du Ministre
- Qui vous zieute tout droit d’un regard si sinistre
- Que vous êtes soudain pris d’un triste cafard.
- La cigale chantait au bonheur de l’été
- Quand l’autre se tuait à la pénible tâche.
- Hé bien j’ai décidé d’être un studieux potache
- Avec attachement à la sobre piété !
Vous voilà donc sauvé du banal déshonneur
Qui frappe désormais tout ingénu novice
Dont le cœur n’a jamais connu le moindre vice
Mais qui prend un instant de Satan le bonheur.
- C’est pourquoi j’ai fini par prendre un compte en cieux
- Dont le seul intérêt est d’avoir la prière !
- J’évite par ce biais le peuplé cimetière
- Où se meurent des gens qui furent peu soucieux.