Le charme féminin
Vanté dans les vitrines
Se parant de satin
Et de dentelles fines
Dans un grand magasin
Deux culottes voisines
Par un heureux destin
Devinrent des copines.
Hélas leur amitié n’étant que passagère
Ne pouvait persister, aussi on les vendit
Le temps de se montrer étant fort éphémère
Deux dames achetèrent ces culottes de prix
Cette séparation était inéluctable
il fallut un hasard des plus originaux
Pour que les deux amies au souvenir aimable
Dans une laverie se rencontrent à nouveau.
Il me plait bien de vous revoir
Je vous trouvais fort sympathique
Vous aviez un beau gallon noir
Mais vous quittâtes la boutique.
Grâce à un favorable sort
Vous me semblez assez heureuse
Fûtes-vous toujours en accord
Avec votre belle acquéreuse.
Je tombais assez bien
La dame habillée court
Ne dissimulait rien
Et sortait chaque jour
J’allais au cinéma
Au théâtre avec elle
Je jouissais du climat
Quand venaient les beaux jours
De spectacle en concert, différentes cultures,
Dessous la jupe courte, enchantaient mon esprit
J’assistais au début de quelques aventures
Quand la dame cédait à un galant épris.
Bref ma vie était douce et le temps passait bien
J’étais souvent lavée avec une onde claire
J’étais la préférée et aussi le soutien
De ces agaceries sachant aux hommes plaire.
Mais, amie dites-moi ! Et vous ?
Comment était votre porteuse
Le temps vous paraissait- il doux
Chez elle Fûtes-vous heureuse ?
Je me souviens vous étiez rose
Avec Un galon rouge au bord
Au centre une charmante chose
Un cupidon comme décor.
je vous avoue ma chère
Mon assez doux destin
La dame non sévère
Aimait bien mon satin
Mais c’est sans souvenir
D’une grande culture
Peu d’art à retenir
Peu de littérature
Et petit à petit au cours du temps qui passe
Je compris que la dame avait son rituel
Selon chaque sortie elle laissait la place
À l’esprit s’éveillant ou au corps sensuel
J’allais dans les musées ou bien au cinéma
Je n’en voyais que peu car longue était la robe
Mais ses jambes croisées, de mon anonymat,
Éloignaient par moment le risque claustrophobe
Elle sortait souvent les soirs
Et de façon imprévisible
De ma porteuse avec bas noirs
Je n’ai de souvenir sensible.
Ayant l’esprit assez logique
Je suppose que ces fois là
La dame en sortie érotique
De culotte ne portait pas.