Elle glisse
par Lebouc
Elle glisse entre les doigts…
Tapie dans les eaux tumultueuses de la rivière du Diable
Insaisissable, mutine, elle est inépuisable
Capricieuse ou coulante, indémodable, elle s’adapte à tous les courants
Elle se faufile en tous lieux, à la fois accueillante et fugitive
Aucun taulier, aucun geôlier ne saurait circonscrire ses mouvements
Dansante, cascadante, ruisselante, elle est l’incarnation même du mouvement perpétuel
Ses chorégraphies sont innombrables, ses représentations infinies
Déifiée dans l’Antiquité, défiée par les Vendée Globe de ce monde
Ses fluctuations d’humeur ne portent pas à se marrer
Paisible et même berçante à ses heures, elle inspire la méditation
Et dans ses déchaînements les pires, répand la dévastation
Translucide, diaphane, elle est source de vie et parfois porteuse de mort
Poly-identitaire, elle change de nom au fil de ses pérégrinations
De ruisseau, elle passe à rivière, à torrent ou à fleuve
Elle est aussi la sève nourricière à laquelle les humains s’abreuvent
N’oublions pas qu’elle fait également rouler l’économie
Qu’il s’agisse de production hydroélectrique ou de parapluies
Surnommée l’or bleu, sa valeur ne cesse d’augmenter
Vous l’aurez tous reconnue et on lui dit à l’eau!
Poème posté le 27/05/17