Pour C.
Le Lac des Cygnes
Dis-moi, toi qui passe,
Pourquoi en écoutant le moderato du Lac des cygnes
J’ai pensé à elle ?
De quelle vague ce lac m’a-t-il submergé ?
Mes yeux ont ruisselé,
Pas de peine, pas de beauté, ni d’exaltation ;
Mes yeux ont ruisselé
À son évocation subite,
Comme si la musique m’écrasait la poitrine
Pour en expulser la douleur de l’absence.
Mes yeux ont ruisselé
Par sa soudaine et inattendue présence en moi.
Et encore, à peu de temps de là,
Mes yeux ont ruisselé
En entendant simplement ce mot : Brésil !
J’essaie de l’oublier
Mais chaque fois quelque chose la replace,
Tout près de moi, dans ma chaleur,
Ou alors ça me propulse,
Tout près d’elle, dans sa chaleur,
Ou alors ça nous prend ici et là,
Pour qu’on se retrouve ailleurs
Loin du bonheur local, quotidien.
Où étions-nous ? Et même, étions-NOUS
En entendant ce Lac des Cygnes ?
Mon malheur a ruisselé sur mes joues
Quand mes yeux ne l’ont pas trouvée.
Claire, si c'est toi qui surfe par ici, dis-moi si toi aussi tu rencontres de tels signes...