Dormition
par Dynamot
par Dynamot
Le lac était sans voix. L'air était conifère.
Aux adrets s'amusait le soleil affamé
qui danse avec les mets des sommets en prière.
Ivoire et nébuleuse, (impossible d'aimer)
la brume avait le cœur des chemins qu'on évite.
Otage était le ciel, éventré, pâle et froid,
sommaire et délavé, rosace et calamite.
En bas dans le village, on vivait à l'étroit.
L'église était sans tête. On rêvait d'eaux précises.
Amen avait dit l'homme, avant que les torrents
se ruent dans les vallées pour des îles promises.
Au lac il se disait : « si jamais tu comprends
que l'âme est l'invention d'un rêve solitaire
on te fera la peau ! » Tous les versants lisaient
des livres aux alphabets que l'aube saurait taire.
Avec un peu de sang, les Arguments posaient
des lettres sur la page. On salissait la neige
avec un peu de vin, la glace était ce corps
où la crevasse est l'être, où l'infiniment siège.
Au lavoir on lavait le sentiment des morts
et l'urée des enfants. Conique était le vide.
On se passait du Saint qui tresse avec ses lèvres
un entrelacs d’exil. On aimait l’intrépide
aura des pâquerettes et la tomme des chèvres .
Poème posté le 29/04/17