14 novembre 2015
par Myotte
Un samedi, quand la brume de novembre pleure sur le matin gris,
Anéantie, je cours.
Laissant au coin d’une allée mon ombre terrifiée, mon âme meurtrie,
J’ai soif d’oubli, je cours.
Je file, je quitte un pull, une couche de rage, irrésistible mue,
Par la folie, je cours.
A la dérive, je cherche mon souffle, ou mon salut, perdue,
Vers l’aube palie, je cours.
Sous les tristes feuilles brûlées par l’automne, emportées au vent,
De l’infini, je cours.
L’odeur tendre des branches qui craquent inspire mes mouvements,
Sous la pluie, je cours.
Eternellement souffrir le martyre, l’effort pour conjurer la mort,
Tout s’évanouit, je cours
Panser les blessures de mon âme à la sueur de mon corps,
Comme un défi, je cours.
Le goût du bois humide file en cadence dans mes veines,
Je suis en vie, je cours.
Ces sensations de vie réveillent mes sens, redonnent un sens,
Est-ce interdit ?
Dans la nature de chercher l’espoir ?
Que ce matin éclaire le terrible soir ?
D’être à bout de souffle et retrouver la vie ?
Au lendemain des attentats du 13/11/2015 à Paris.
Poème posté le 23/02/17