Pour C.
Mon cœur saigne des vers.
Des gouttes de mots perlent sans cesse,
Fleurs brodant mes lèvres...
Qui es-tu pour aspirer ainsi mon âme ?
Mon cœur saigne des vers...
Aux portes de l’hiver
Je t’ai rencontrée comme la caresse
Digne d’un orfèvre
Travaillant à la pique, à la lame.
Des gouttes de mots perlent sans cesse
Je n’ai tout compris,
Que plus tard, après d’autres choses,
Passée l’amourette,
Croyant pouvoir longtemps attendre.
Fleurs brodant mes lèvres
Si tu veux, ma chérie.
Je t’en dirais, volontiers, brièvement la cause,
Sans te conter fleurette,
Sans rien te demander que de m’entendre.
Qui es-tu pour aspirer ainsi mon âme ?
Je vois peut-être tout de nous à l’envers
Mais sans bassesse.
Sache aussi que même sans avoir humer de genièvre
Penser à toi m’enflamme.