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Poésie libre / Voici venir la jeunesse
              
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Voici venir la jeunesse
par Hurlevent


Voici venir la jeunesse Par-dessus les jougs glacés Des administrations Par-dessus les polices Et ses baïonnettes aux rouges corolles Par-dessus les mains qui sèment Des dents de feux Par-dessus les lèvres qui éclatent En coquelicots de sang Par-dessus des mots perchés Dans les feuillages des fumées Par-dessus les langages De doigts et de peaux Par-dessus les soupirs Au creux des ventres Voici venir la jeunesse Par-dessus la lumière Que sèment les barbiers Sous la barbe des mentons Par-dessus les chairs Pétries par les bouchers Par-dessus l’arbre Qui dessine de temps en temps Un oiseau pour le vent Par-dessus l’encre vigile Et les feuilles ‘prison’ Par-dessus les crânes lustres des penseurs Par-dessus les bibliothèques obèses Ou déjeunent des yeux crédules Par-dessus les fusils énervés Par-dessus les feux impatients Voici venir la jeunesse Par-dessus les sangs épanouis Sur leurs tiges plantés Dans les chairs frissonnantes Dans lesquelles le froid Vient tremper son museau Par-dessus les villes écroulées Par-dessus les pleurs des femmes Qui contiennent leurs enfants morts Par-dessus les présidents fantoches Et leurs gestes stériles d’histoire Par-dessus tous les matins L’œil de leur rosée Transpercée d’audace Par-dessus les hommes Perdus dans l’éventail de leur couleur Voici venir la jeunesse Par-dessus les pigeons Qui nettoient leur plumage Des dernières ondes télévisuelles Où danse la folie Par-dessus les ouvriers Qui bouleversent l’espace Par-dessus les bus et les trains Peuplés de visages Par-dessus les villes Et leurs lèvres tricolores Par-dessus les élytres flamboyants des regards Par-dessus le fleuve A l’écume de sourires Par-dessus les bouches ouvertes des fenêtres Voici venir la jeunesse Avec la force de ses cheveux au vent Avec ses doigts fins Pour apprivoiser Les chevaux de l’horizon Avec dans les mains Des journaux déchirés Comme des restes d’orage Avec des dents de poème Plantées dans la bouche Et la bouche qui déchire L’ordre et ses silences Avec ses fleurs au visage Dirigées en direction D’un espace lointain et beau Où danse telle une geisha Celle que l’on nomme liberté Voici venir la jeunesse Avec ses bras sauvages Avec son sang sauvage Qui triomphent des murs immenses Qui guident des troupeaux d’aurores En des chemins inconnus Avec dans les mains Des bouquets miraculeux Voici venir la jeunesse Par-dessus la jeunesse

poème de ma jeunesse

Poème posté le 20/11/16


 Poète
Hurlevent



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