Suite du poème précédent
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Manon quitte la frégate sur laquelle elle s'était embarquée (déguisée) et se précipite chez son amie qui vit dans un manoir bordelais
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De retour à Bordeaux, Manon quitta le bord
Afin de disparaître au courant de la foule.
Des badauds ébaubis animaient cette houle
Qui semblait la porter d’un chaleureux abord.
Demeurant fort confuse et battant en retraite
Elle prit le chemin d’un amical manoir.
Son amie étonnée observait l’habit noir
Qui la montrait d’aplomb en sa mine refaite.
Cet effet de surprise augmenta leur plaisir
D’ainsi se retrouver après ce fâcheux lustre.
Leur accord d’autrefois se voulait fort illustre
Leur ayant tant offert de bonheurs à saisir.
Manon dit son périple au sein d’un équipage
Grugé par son apprêt la fort bien déguisant
Jusqu’à ce que tempête ait son haut tamisant
Soumis à rude épreuve en montrant son corsage.
Ce fâcheux contretemps l’obligea sur le champ
A demeurer cloîtrée en la seule cabine
Qui pouvait l’accueillir d’une humeur concubine
Et la mettre à l’abri d’un élan fort méchant.
- « Mais que comptes-tu faire à la saison prochaine ? »
- Lui demanda soudain son hôte en désarroi.
- « On ne peut de nos jours supporter tel arroi
- Tant le monde est rétif au chahut qui s’enchaîne. »
* « Ne t’inquiète donc plus au sujet du chemin
* Qui me semble tracé par une bonne étoile.
* Je ne veux point du voile et préfère la voile
* Que mon cœur aguerri veut reprendre demain. »
- « Ainsi tu m’abandonnes et quittes ma demeure
- Qui te sert sans écot mais surtout sur plateau ! »
* « Je compte à l’avenir acquérir un bateau
* Pour avoir ce plaisir d’emporter la gageure. »