Le collectionneur
par Verbo
Il était une fois un collectionneur
- Un de ceux dans le jour qui trouvent leur bonheur -
Féru d'art, de bizarrerie,
De bric-à-brac qui traîne et dont on ne veut plus,
Que le temps, passant, injurie
Dans un sombre grenier où il reste reclus :
Ici, une armoire ancestrale,
Sa porte sur ses gonds qui résiste et qui râle ;
Là, un fauteuil, quand vient le soir,
Qui maugrée à présent si l'on veut s'y asseoir ;
Un guéridon qui boite, un reste de commode,
Piqué, rogné, rongé, longtemps squatté du ver :
Un inventaire à la Prévert
Qu'un placard a passé de mode.
Et plus il entassait, plus reculaient ses murs
Comme ceux à craquer du trésor d'un avare,
Jamais dont il ne se sépare :
Plutôt perdre la tête ou l'un de ses fémurs !
Tant qu'à la fin, on vit qu'il n'avait plus de chambre,
Dormant dans son sous-sol de janvier à décembre.
Sa maison n'était plus à lui,
Ses " amis " dans ses murs d'où il s'était enfui.
Telle est la charité chrétienne
Dont l'invité fera de ta maison la sienne.
" Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson ".<br />
<br />
Confucius.
Poème posté le 25/10/16