C'était un beau lendemain
En nous promenant
Après avoir brisé le pain
de notre simple festin.
Nous cheminons lentement
Suivant méandre du chemin,
Nous tenant la main fortement,
Nous devisons de hier et demain.
Le chant des oiseaux se mêle
de nos délicieux accords
Clamés en ce joli décor,
Nos doigts s'entremêlent.
Pouvoir de cette Liberté;
Pouvoir de se cajoler,
De se laisser enjôler;
Des corps jeunes, belle fierté.
Tes yeux azurs me regardent,
Me pénètrent jusqu'au cœur
Avec ce petit air frondeur
Auquel je ne prends garde.
Mon âme légère chante,
Mon corps entier tressaille,
Le cœur battant, en attente,
Plus aucun mot ne vaille.
Ta belle main caressante,
Douce, saisit les cordes du luth
Point de place pour la lutte,
La lumière se fait évanescente.
ô! Qu'il est doux de se souvenir...
Ces moments, les faire resurgir
Au lieu de les laisser s'enfouir,
Qu'il est bon de les faire revenir.
Chance nous a été donnée
De pouvoir les vivre,
Tressaillir en corps étonnés,
Deux âmes accordées vibrent.
Pourtant ta vie me fut ôtée,
Il me faut continuer,
Laissée seule sur banquise,
Terminé, ces heures exquises.
Mon plus grand regret
D'avoir du tirer un trait
Sous ces instants magiques,
Ces décharges magnétiques.
Me voilà donc si sereine,
Chaque jour m' emmène
En savourant merveilles
de douceurs sous la treille.