Le voyageur sur la mer de nuages
par Jacou
par Banniange
J'ai tout le jour erré dans les forêts profondes
Qui tapissent les entours du si vaste monde
M'éjouissant des chants du merle et de la grive
Refrains berceurs pour ceux qui sont tentés de vivre
Mes yeux ivres des ondoyants tours des rivières
Voient les dieux des fleuves argentant leur lumière
Pour moi seul dans la nature estimant ma perte
Je ne reviendrai pas sitôt la nuit ouverte
Non je veux monter plus haut où sont les montagnes
Qui surplombent les bois au-delà des campagnes
Ma vieille redingote et mes souliers serrés
Sont témoins d'aventure et de bien des étés
Infatigablement je marche en escalade
Un ciel fou éclaire ma verte promenade
Et je me hisse peu à peu vers l'autre cime
Que je vois se dressant gigantesque à l'estime
Là-haut les cieux plus purs sont un vaste océan
J'ai traversé la brume ennuagée des ans
Ces nuées sont un brouillard à mes pieds, un tapis
Moutonnant qui noie tout un univers tapi
Il n'est plus qu'un rocher pour me garder du vide
À mon retour je ferai un tableau avide
De la passion qui m'a guidée là où les hommes
Hésitent d'aller autrement que dans leurs sommes
D'après "Le voyageur contemplant une mer de nuages", tableau de Caspar David Friedrich
Poème posté le 08/07/16