Si rien n'était jamais perdu....
par Sylvie
Serait-ce plus facile
Lorsque le blues mutile
De pouvoir vivre seul
Un « je t’aime » immobile
Sans enfant sans aïeul
Pour poser le linceul
Et ne jamais s’éprendre
D’un sentiment trop tendre
Ne jamais s’attacher
A ce qu’on peut nous prendre
De ce fait empêcher
De finir écorché
Et même que peut-être
La mort serait moins traître
On pourrait voir passer
Un cercueil sans connaître
La douleur d’embrasser
Un corps aimé glacé
Serait-ce plus vivable
Lorsque le doute accable
De ne jamais avoir
Rencontré son semblable
De ne jamais savoir
L’écho de l’au-revoir
La vie est une chance
Etonnante évidence
De multiples accrocs
Eraflent son essence
La beauté des vitraux
N’instruit pas les héros
Serait-ce la richesse
Véritable tendresse
Plus forte que la foi
Qu’éclaire la tristesse
Et fait vibrer en soi
La raison du pourquoi
Lorsque le blues effile
Le sentiment fragile
De vouloir vivre seul
Un « je t’aime » immobile
Sans enfant sans aïeul
Renierait le linceul
Poème posté le 17/01/16