Par ton retrait
La lumière a jailli,
Irradiant les masques et les meurtrissures,
Chassant les ténèbres tenaces de l'oubli,
Pour qu'à chacun se révèle
Les vaines convulsions du monde.
Mais tu as plongé ombre parmi les ombres
Dans l'antre des souffrances et de l'humilité
Pour que la grandeur des empires
S'affaissent dans les sables mouvants
Des fausses fascinations.
Par ton retrait
La lumière a percé
Les cachots de l'âme
Où d'impatients bourreaux,
Que deviennent les hommes
Déchirent les ailes irisées
De l'enfance.
Mais, ombre silencieuse
Tu as offert au monde
Ce que toujours il redoutait;
Une lumière
Que rien ne souffle ni ne ternit
Qui, dans l'intense dépouillement
De sa limpidité
Découvre les hauteurs inaccessibles
De son éternel pardon.
A Rembrandt Harmenszoon van Rijn,maître du clair-obscur