Au fil du canal
par Guy
par Guy
Dans le pas des chevaux je pose un cœur léger,
Esquivant du crottin le bonheur éphémère,
Même si la rosée est du pied lavandière
Dans l'herbe du sentier qu'au canal va longer.
Jaillie en écumant telle pleurs de ventelles,
L'eau s'apaise plus loin en courants disloqués;
De l'écluse, entrouvrant ses deux vantaux busqués,
Pénichette s'enfuit déliant ses attelles.
La nature assourdit d'un silence qui bruit;
Les oiseaux, à tue-tête, ont le trille qui vrille,
L'étang voisin résonne autant qu'une escadrille,
Rainettes coassant d'en briguer l'usufruit.
Passant sur l'autre berge, un pêcheur interpelle
Un confrère, guettant l'apathique bouchon,
Sur son pliant séant ainsi que patachon,
"Hier j'ai pris ici de l'ablette bien belle !"
Laissant la rive noble aux joggeurs du dimanche,
Je foule l'herbe folle, au sol souple à mon pas,
Rentrant rassasié, la Nature en repas,
Quand l'iris me salue et s'ombre sous la branche.
mai 2014 <br />
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Avec 364 km de long et 238 écluses, le canal de Nantes à Brest permet de belles ballades.
Poème posté le 10/05/15