Et le jour se lève
par Joachim
Il est tard lève toi, la lumière déjà
Traverse les rideaux, le soleil est bien haut
Au bord de la fenêtre et verse sur les toits
Ses rayons réfléchis sur les vitres et l’eau…
Alors comme toujours le corbeau sur sa branche
Chante, comme toujours la rue de soie s’éveille
Au son des voix, et puis, aux bruits des pas qui flanchent
La cour anime doucement son corps d’orseilles.
Et les ombres s’enfuient devant le jour qui monte,
Sur la ville, et les ombres des vivants qui viennent
Chassent dans les égouts la nuit déjà géronte
Quand s’emploient les lueurs timides aériennes
Puis les ronrons puissants des voitures qui braillent
Les cris d’enfants, les bouteilles brisées; surtout,
Les bruissements du vent incessants qu’entrebâillent
Les feuilles du jardin avec un doux froufrou
Enfin la fumée monte dans l’air auroral
Ainsi qu’un encensoir déposant son parfum,
Dans la chambre encor fraiche au songe de cristal
S’épanchent peu à peu les clartés du matin.
Alors, le rêve s’échoue sur les longues grèves
De la réalité, dans l’obscurité calme
Les paupières fermées s’ouvrent au son des rames
Pâles, contrebalancées, - et le jour se lève…
Poème posté le 02/05/15