Du large je perçois ta côte
Et le vieux Stiff illuminé,
Le jeu de la houle ballotte
Le poudrin triste et clairsemé.
Les sentiers sinuant ta lande,
Bordés d’ajoncs et de bruyères,
Guident mes pas au bout du monde,
Où les écueils forment barrières.
J’écoute déjà ton silence,
Le chant régulier des oiseaux,
Le rythme des flots en cadence,
Mouillant falaises et bateaux.
Comme poussé par le ponant,
Un sanglot long sur ton contour,
Fait un éloge chavirant,
Aux marins partis sans retour.
Et les femmes restées à terre,
Dessous le fardeau des saisons,
Gèrent la peine et la misère,
En scrutant d’autres horizons.
Ile d’Iroise et de Bretagne,
Je vois poindre sur ton échine,
Cet air iodé qui t’accompagne,
Par tous les temps, je le devine.