Poème Souvenirs par Dreamhunter

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Souvenirs
par Dreamhunter

Souvenirs Nantes et ses lumières, l'aube et ses mères. Le soleil d'un timide début de printemps nous a vu de nouveau réunis, dans ce appartement biscornu. La familiarité des proches et l'inconnu de la ville m'a réouvert les yeux. Comme commencer une nouvelle vie dans un lieu, à un temps nouveaux, et avec des visages réconfortants bien anciens, de l'Ancien, Commencement. Finalement nous retournons à nos pavés bordelais et à notre tram bleuté, laissant derrière nous leurs cousins nantais et verdoyants… Il y a des jours comme ça où l'on apprécie les opportunités, et d'autres où on les regrette. Le rouleau du temps compresse les souvenirs, les transforme en une petite perle psychique que l'on enferme au plus profond de soit, attendant le jour propice, le jour où l'on aura besoin de la retrouver, de se retrouver, de les retrouver. Comme un déclic dans le coeur, un palpitement qui peut se révéler, si on le réprime, infâme. Comme une balle de nacre qui pourrait, tout en étant parfaite, vous donner la mort. Je pensais prendre un nouveau départ après ce moment exceptionnel, cette opportunité comme je disais qui m'avais redonné l'envie. Mais il se trouve que quelques temps après, je retouche à cette ébauche de prose que j'avais écrite dans la voiture, dans un état de somnolence et de rêverie accentuée en raison de nos deux journées de joie, et de cette nuit parfaite, rien qu'entre nous quatre. Pourquoi? Pour encore coucher sur le papier mes doutes et mes peines. Rien n'est plus stimulant dans ma vie que la création. L'écriture, le dessin, la construction de trucs inutiles que je finis par trouver beaux. L'imagination est ce que j'ai de plus précieux. Mais je suis moi même aujourd'hui enfermé dans une cage que j'ai entièrement construite de mathématiques, de chimie, de physique, de biologie, de faux concret. Elle m'oppresse et j'ai besoin de m'en libérer. C'est pourquoi je fuis, à la manière de ces personnages d'Hitchcock qui courraient, sans regarder derrière eux, tentant d'oublier on ne sais quoi, mais quelque chose de sans nul doute horrible. J'ai été baigné dans les romans, le théâtre, la gravure, la peinture, la sculpture, et surtout la poésie et la musique. Alors comment après tout ce temps abandonner ces mines d'inspiration pour me pourrir le cerveau de toutes ces théories scientifiques? Le vent en poupe souffle parfois dans le mauvais sens seule la boussole sait nous montrer le vrai chemin. Et parfois son aiguille n'est pas faite de magnétite, mais tout bonnement de chair et de sang.

(Petit pétage de plombs)

Poème posté le 15/05/14

Poète

Dreamhunter

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