Un matin comme un autre
par Lady
Il y a sur la table un petit papier blanc
À côté du pichet où refroidit le lait
La pluie, sur la verrière, égrène un chapelet
La porte, mal fermée, grince un pressentiment
Elle a posé sa main sur le dos du chat gris
Les carrés rouge et vert sur la toile cirée
S'emmêlent, indécis, en motifs ébréchés
Le vent, intermittent, martèle un mot: parti...
Elle ne reconnait plus les couleurs du matin
L'odeur âcre et douceâtre de l'automne brûlée
Se mélange aux vestiges des lavandes séchées
Sur son cou reste encore la trace d'un calin
La radio balbutie des mots en gribouillage
Le journal, sur la chaise, a l'air abandonné
Replié sur des vies qui sont déjà passées
On dirait qu'au lointain se dessine un orage
Dans un coin, au plafond, une araignée s'affolle
Étrange, un ange passe, ébouriffé
Et la terre, après tout, ne va pas s'arrêter
Ouvrez donc les volets que son âme s'envole
DMB 21/01/2014
Poème posté le 21/01/14