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Poésie libre / A mort, amor
           
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A mort, amor
par Luluberlue

Highslide JS
par Luluberlue


Au fond de moi, je ne crois pas, Vraiment aimer ma vie mais l’ai-je choisie ? Non, c’est elle qui m’a pris, Et depuis lors, je subis. Je ne pense pas être comme vous, Je vous envie voilà tout. Vous les femmes d ’ailleurs et d’ici, Libre de vivre vos envies. Vos peines et vos joies, Être juste soi. Qui suis-je, vous vous le demandez, Je ne suis personne, sans identité. Sans papiers et sans estime, Pour vous ce soir je peux être Tania ou Jasmine. De toute manière peu m’importe, choisissez, Tant qu’à la sortie, vous payez. Argent rapide mais pas facile, Je n’ai jamais voulu être cette fille. J’ai dû m’égarer, me tromper de chemin, Car on ne naît pas prostituée, on le devient. Je ne sais pas vraiment, je me rappelle plus, Quand est-ce que je me suis résolu. Dès cet instant, mon corps ne m’appartenait plus, Je n’étais plus rien à présent, constamment mise à nu. De l’amour à la haine il n’y a qu’un pas, C’est assez jeune que j’ai découvert ça. Car prostitution n’est pas amour, C’est pour ça que les hommes y ont recours. Ils ne me regardent pas comme celui qui vous tient la main, A moi ne parlent pas d’amour mais de tapin. Mais comment leur en vouloir, De ne pas m’aimer à ma juste valeur ? Moi-même dans le miroir, Mon propre reflet m’écœure. J’ai un prix je ne suis donc qu’un objet, Pantin ou putain, ne suis-je donc qu’un jouet ? On m’a donné un jour une valeur, En échange, on a pris mon cœur. Un vide a pris sa place désormais, Pour chaque homme que j’ai rencontré. A chaque intrusion de mon intimité, Ce creux, de grandir n’a cessé. Jusqu’à prendre possession de mon corps, Le laisser comme mort, sans espoirs ni remords. Maintenant je me sens vieille et fatiguée, Il n’y a plus rien à prendre en moi, je suis vidée. Je vais m ’en aller comme je suis venue, Personne ne se rendra compte que je ne suis plus. Car même triste mon histoire n’est rien, Comparée à d’autres vies, d’autres destins. Comme le tien peut-être on ne sait pas, Qui sait, l’avenir nous le dira.

Péripatéticienne, pour une nuit mais jamais tienne...

Poème posté le 18/12/12


 Poète ,
 Illustrateur
Luluberlue



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