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Poésie libre / Sortie des eaux
              
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Sortie des eaux
par Dago


Et cela se passait en des temps très lointains (V.Hugo) Le ciel était très vieux et la Terre était vieille, et l’Océan rempli de monstres harmonieux, de récifs florissants, mais le flot laborieux, battait aveuglément sur des Continents vides... Et...lentement monta des eaux la moisissure tenace des lichens, peu à peu s’accrochant aux fentes de la roche, et le souffle du vent fixa le premier sol au fond de ces fissures... Et...le long des estrans, sur les plages de vase, là où les fleuves gris chassaient le bleu des vagues et de plus en plus loin, parmi les plaines basses, la mousse aux longs doigt verts poussa ses frondaisons. Et...rampant ou marchant, résistant aux orages, à la pluie et au froid, et au soleil brûlant, montèrent de la mer les premiers conquérants, cuirassés de chitine, à huit ou à six pattes... Et...surgit, bon dernier, mais robuste et vorace, un Poisson maladroit, arqué sur ses nageoires et qui respira l’air dans ses jeunes poumons, avide de conquête et de nouveaux espaces. Et...ce fut le premier oeuf, étrange baille qui gardait l’océan dans le coeur de ses flancs tout en puisant dans l’air le souffle du vivant, et le premier Reptile arpenta les rocailles. Et...il y eut une montagne au ventre rond d'un continent, sans cesse s'élevant, et toujours s'érodant sous la force de l'eau éternelle et vorace... Et... le sable coulait avec l'eau, détruisant peu à peu la montagne et sa croupe rocheuse s'abaissait peu à peu en larges marécages où paissaient sourdement d'improbables dragons... Et... les rivières lentes aux méandres étales déposaient ce limon aux plaines inondables où vibraient dans le vent prêles et sigillaires, puis le cuisaient au four brûlant des millénaires en un grés infertile aux étranges couleurs... Et...ce fut un temps nouveau, adieu beaux monstres !, d'autres torrents brutaux creusaient un autre sol, une faune plus vive inventait la vitesse sur des pattes plus droites ou des ailes battantes et la botte des brontosaures perforait les vasières en marmites profondes... Et...l'herbe verte enfin jaillit des vieux limons, et les premières fleurs s'offrirent aux insectes, tandis qu'au ventre bleu des mers continentales, des lézards merveilleux chassaient les ammonites... Et...qui dira si ce fut un volcan, un bolide, le froid ou le départ des océans féconds qui fermèrent pour toujours cet Eden ? Oui, ce fut une fin bien étrange, un désastre, rapide ou lent, qui sait ? Mais sachons dans nos coeurs que cela arriva et pourrait revenir.. Et... revint un soleil nouveau. Sur les décombres encore chauds du temps détruit, recommença la quête d'un impossible équilibre et les nains qui hier tremblaient sous le tonnerre des géants partirent à la conquête du monde... Et.. ce fut un nouveau printemps, dans les savanes et les forêts maintenant lourdes de fruits, d'innombrables lignées, en des formes nouvelles, buissonnerent ainsi qu'un arbre merveilleux, jusqu'à ce que, sur deux pattes, surgisse, infime et destructeur, l'animal vertical...



Poème posté le 08/10/09


 Poète
Dago



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