La chanson des oyats
par Automnale
par Vespertilion
Le soleil d'or faisait un clin d'oeil
Au petit chardon bleu des sables.
Les coquillages flirtaient avec le vent du large,
Et le garçon de plage,
Avec des crayons de couleurs,
Irisait la guérite du maître-nageur.
Le marchand de glaces, lui, baillait aux pétrels,
Le patron de l'estaminet
Mettait des goélettes en bouteilles,
Et moi, dans la blondeur des dunes solitaires,
Je composais, sur mon vieil harmonica,
La chanson mélancolique des oyats.
C’est alors que j’aperçus,
Sur cette plage bordée d’écume,
Une inconnue aux yeux et aux cheveux de brume.
Elle ramassait des objets étranges,
Des galets blancs polis par les ailes des anges,
Des bois flottés fantasmagoriques.
Sans se soucier des goélands,
Ces incorrigibles charmeurs d’océans,
Elle se dirigeait vers la blondeur des dunes solitaires,
Pour respirer la pimprenelle,
La suave fleur d’immortelle,
L’œillet du poète anachorète.
Lorsqu’elle entendit le son de mon harmonica,
Elle m’adressa un sourire
Aussi doux
Que l’ultime fleur d’arméria,
Aussi caressant
Que la chanson des oyats.
Elle murmurait que la mer apporte des choses étranges,
Les larmes des vagues intarissables,
Des soupirs de marins aux rêves inavouables,
Des souvenirs déchiquetés
Comme les tulles de mariées,
Le rire éternel des amants naufragés.
Puis elle repartit,
Sur cette plage bordée d’écume,
Mon inconnue aux yeux et aux cheveux de brume,
Emportant ses galets blancs polis par les ailes des anges,
Ses bois flottés fantasmagoriques.
Elle laissa la chanson des oyats sur mon harmonica.
Automnale
Poème posté le 23/03/09