Maitre Kostia
N’était pas un farouche vagabond
Guère plus, éleveur de puces.
D’une famille de russes blancs,
Il avait construit sa vie
Dans une forge, quelque part
Dans le bocage normand.
Maitre Kostia
Avait encore les poignes solides
Les épaules larges d’un cosaque.
Dans son racoin noir de fumée
Envahi de ferraille,
L’escargot maintenait
Les flammes de l’enfer.
Maitre Kostia
Croisait le fer rougi avec le pilon
Avec le geste précis de l’orfèvre,
Bandant tous ses muscles,
Il martelait la barre de feu
Bientôt dentelle ferronnière.
L’ardeur le consumait.
Maitre Kostia
En pinçait pour Mémé.
Trop jeune quand, au terne Marcel,
La gaillarde fut promise.
Longtemps trop mariée.
Il avait accueilli son veuvage
D’une chaude larme d’espoir.
Maitre Kostia
Avait consacré alors sa ferveur
A son métier et à quelques catins
Histoire d’entretenir la flamme.
Sous le cuir de son épais tablier,
Son cœur brûlait encore d’amour
Pour Jeanneton Victoire Reine.
Suite de <br />
<br />
BUISSON ARDENT 1<br />
MEME 2<br />
LA TOILETTE DES CHATS SAUVAGES 3<br />
LES PANIERS DU MARAIS 4<br />
MENTHE OU ROSE 5<br />
L’ŒUF BRISE 6<br />
LA SOUPE AU LAIT 7<br />
OU L’ON FAIT CONNAISSANCE AVEC MAITRE KOSTIA 8