Ne t’inquiètes, ni ne cries
Tu es du peuple des atomes
Qui traversent les murs sans bruit
Comme un vol d’oiseaux d’automne
Tu es du troupeau des molécules
Si la nuit t’enveloppe de sa pâleur
Si au bord du lit tes amis pleurent
S’il vient que tes yeux basculent
Et versent sur l’herbe gelée
Leur clarté de sommets enneigés
Pour toi toujours les libellules
Verront le sillon où le soleil circule
N’aies ni craintes, ni tourments
Si ta taille s’écoule tel le sable
Dans la chevelure légère du levant
Dans le souffle des bœufs à l’étable
Rien, n’est beau comme voyager
Sous l’aile de l’oiseau pluvier
Qui se repose sur la nappe fleurie des îles
Tu seras des prochaines semailles
Dans les dentelles de la pluie fertile
Ta peau et tes os en fine limaille
Se poseront aux pieds des arbres
Tu seras un muscle de brume
Invisible au fil glacial du sabre
Enfin tu poseras ton cœur d’enclume
L’aurore ouvrira sur toi sa fenêtre
Il ne te restera plus qu’à renaitre
Et toutes tes belles années passées
Brilleront à la surface de l’étang
Les bêtes sauvages s’y abreuvant
Pleines d’un courage retrouvé