Accueil
Poésie d'hier / Polissonnerie
              
Poésie d'hier / Polissonnerie
         
Poésie d'hier / Polissonnerie

Signaler un contenu inaproprié.

Polissonnerie
par VOLTAIRE


Je cherche un petit bois touffu, Que vous portez, Aminthe, Qui couvre, s’il n’est pas tondu Un gentil labyrinthe. Tous les mois, on voit quelques fleurs Colorer le rivage ; Laissez-moi verser quelques pleurs Dans ce joli bocage. - Allez, monsieur, porter vos pleurs Sur un autre rivage ; Vous pourriez bien gâter les fleurs De mon joli bocage ; Car, si vous pleuriez tout de bon, Des pleurs comme les vôtres Pourraient, dans une autre saison, M’en faire verser d’autres. - Quoi ! vous craignez l’évènement De l’amoureux mystère ; Vous ne savez donc pas comment On agit à Cythère ; L’amant, modérant sa raison, Dans cette aimable guerre, Sait bien arroser le gazon Sans imbiber la terre. - Je voudrais bien, mon cher amant, Hasarder pour vous plaire ; Mais dans ce fortuné moment On ne se connait guère. L’amour maîtrisant vos désirs, Vous ne seriez plus maître De retrancher de nos plaisirs Ce qui vous donna l’être. François Marie Arouet dit VOLTAIRE (1694-1778)

poème écrit vers 1730

Poème posté le 07/06/16 par Rickways

Ce poème a été vérifié et le contenu authentifié.


 Poète
VOLTAIRE



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.