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Livre et CD / Des CHAUSSURES pour une FUGUE
Des CHAUSSURES pour une FUGUE
Philippe VINTEJOUX


Type d'ouvrage: Théâtre

Nombre de page: 38 pages, 1 titre

Prix: 17,90

Date d'édition: 01/11/2009






Présentation

Yann et Jonathan dans Des chaussures pour une fugue de PHILIPPE VINTEJOUX. ne savent pas où les mènent leurs chaussures. Deux jeunes sont en chemin, livrés au plaisir des surprises, de la découverte et des rencontres. Liés par leur amitié dans un cheminement initiatique, ils ouvrent pour eux-mêmes et pour nous le monde des possibles, dont l’entrée est tout à tour empreinte de poésie, de réalisme, toujours d’imaginaire. Comme ces adolescents nous ressemblent...




Extrait

Des CHAUSSURES pour une FUGUE.



Distribution :



Yann et Jonathan, deux adolescents.



Bien qu’elle n’ait pas été écrite exclusivement pour des jeunes, la pièce offre la possibilité, pour les ateliers scolaires notamment, de changer les acteurs à chaque scène, et certains tableaux peuvent être attribués à des jeunes filles autant qu’à des jeunes gens.







DECOR :

Chaque scène comportera un élément figurant un lieu différent correspondant aux étapes successives de la route parcourue par les personnages.





Extrait 1

Tableau 1



Dans la campagne, le soir tombe.





Jonathan : Arrête de regarder tes pieds ! Tu vas tomber à force !



Yann : Au contraire… La chaussure … c’est l’homme !



Jonathan : Pardon ?



Yann : Je disais : « la chaussure, c’est l’homme » …



Jonathan : Tu veux dire : « la chaussure, c’est le pied » ? C’est encore une de tes vannes ?



Yann: Non. Tu vois mes chaussures ? Regarde-les bien.



Jonathan : Bon d’accord… Et alors ?



Yann : C’est moi qui te pose la question…Et alors ?



Jonathan : Ben quoi ? Elles sont fluo, on le sait, tu les as piquées au dépôt avec moi l’autre jour !



Yann : Oui … fluo… donc ?



Jonathan : Donc quoi ? Elles se voient la nuit ? C’est ça ? On ne va pas y passer la fin de l’après-midi ! Avance, sinon on n’y arrivera jamais.



Yann : Peu importe puisqu’elles sont fluo !



Jonathan : …



Yann : Ce que je t’ai dit : ça change toute la vie d’un homme… les chaussures ! Puisqu’elles sont fluo, elles m’imposent leur…



Jonathan : Ecoute je ne sais pas si les chaussures changent la vie d’un homme ou pas, mais, nous, il faut qu’on marche si on veut arriver au village ce soir avant la nuit.



….



Extrait 2 issu du Tableau 3.







Yann s’approche de la ferme.



Yann : Eh, Jonathan, viens voir !



Jonathan : Faut avancer, t’as dit ! On a de la route à faire.



Yann : Tu aurais tort de ne pas m’écouter…



Jonathan : Pas le temps !



Yann : Tu es lourd, je te dis qu’il faut que tu viennes voir !



Jonathan : Non ! Tu me rattraperas si tu peux, moi je trace.



Yann : Comme tu veux …Passe ton chemin, mon gars, moi je prolonge cette étonnante…



Jonathan : Cause toujours, je ne t’entends déjà plus !



Yann : Elles sont magnifiques, géniales, belles comme le jour !



(Jonathan sifflote en s’éloignant).



Yann : On dira ce qu’on veut, des filles c’est beau !



Jonathan : Qu’est-ce que tu dis ?



Yann : Des filles !



Jonathan : (s’arrête). : Quoi ?



Yann : Des filles, des nanas, des greluches, des meufs, des toute mignonnes !



Jonathan : Et alors ?



Yann : Bon, tu as raison, faut pas perdre de temps, on avance…



Jonathan : Où tu les vois ? Y’a personne là !



Yann : Sont parties… Elles ont changé de pièce…



Jonathan : Et …J’vois pas pourquoi t’étais tout excité… Des filles, des filles, c’est des gens comme nous, pas de quoi s’extasier !



Yann : Brillant ! Plus tu marches plus tu es intelligent…Méfie-toi, tu deviens intello !



Jonathan : Ca va ! Bon alors qu’est-ce qu’il y a de si extraordinaire à voir des filles dans une maison ?



Yann : Elles sont …comme des …apparitions.



Jonathan : Les textes du cours de français t’ont tourneboulé la tête!



Yann : Dis ce que tu veux, n’empêche qu’à cette heure-là, de dehors sans qu’elles se sachent observées, dans cette clarté du matin, c’était comme des apparitions !



Jonathan : Qu’est-ce que peux halluciner, toi, parfois ! T’as vu des filles-apparitions, OK, et alors ?



Yann : Pas des filles, des femmes, enfin presque, à mon avis.























Extrait tableau 4.



Yann : Ce n’est pas mieux ! Tu dois chasser la famille de ta tête, parce que…



Jonathan : Parce que quoi ? T’en as pas toi un père et une mère ?



Yann : Mais si patate ! Enfin, ma mère je la connais, mon père, c’est plus douteux… Mais ce n’est pas ça la question !



Jonathan : Excuse…



Yann : Y’a pas de mal. Faut seulement se répéter qu’on a raison contre tout le monde.



Jonathan : Ouais …Parfois y’a des adultes bien.



Yann : Parfois…



Jonathan : Si jamais on en rencontre un qui a l’air sympa…



Yann : Il nous faudrait de la chance, surtout en pleine campagne.



Jonathan : Tu m’as dit l’autre jour que tu croyais aux rencontres … comment tu as dit déjà ?



Yann : Aux rencontres inattendues ?



Jonathan : Non, aux faux hasards du bonheur, un machin de ce genre.



Yann : Ah bon ? Peut-être. Bon alors un petit couplet anti-blues. Leçon n° 1 : tous les matins on se donne une minute pour crier « je suis fort »…



Jonathan : Ah oui ?



Yann : Oui, vas-y !



Jonathan : On n’est pas le matin.



Yann : Allez, ne fais pas ta mauvaise tête



Jonathan : Vas-y toi, crie « je suis fort »



Yann : Je suis fort.



Jonathan : On a dit gueuler, pas pleurer !



Yann : Je suis fort !



Jonathan : C’est mieux, mais y’a d’la réserve ! Ensemble.



Yann et Jonathan : Je suis fort !



Ils se lèvent et crient. Ils se mettent à sauter comme des fous.



Yann et Jonathan : Je suis fort ! Je suis grand ! Je suis seul ! Je suis le meilleur !



Jonathan : ON !



Yann : Hein ?



Jonathan : ON !



Yann : Ah oui, ON !



Yann et Jonathan : On est fort ! On est grand ! On est seul ! On est les meilleurs !



Farandole sur l’air de « We are the champions ». Ils sortent.





NB Cette pièce comporte 7 tableaux.

Publié à ETGSO volume 9.











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