Élégie à une dame pudique



Chantant médiocrement, Je ne ferai pas d’ode,
L’élégie, je le crois, sera bien plus commode
Ma fausseté nuirait au bonheur musical
Je veux à l’harmonie éviter un grand mal.

Déclamer quelques mots plaisant à votre écoute
Sera plus adapté à éclaircir mon doute
À voix basse, bien sûr, pour ne point étonner
Votre timidité prompte à m’aiguillonner.

J’userai de ces phrases à l’accent romantique
Employant de mon mieux la simple dialectique
Persuadant un peu sans insister de trop
Sur l’intérêt de jeux nouveaux et ancestraux

Saurai-je réveiller une flamme discrète
Qu’il faut entretenir sinon on le regrette,
Un incendie soudain serait bien excessif
Ne laissant pas le temps d’être persuasif.

Osant une réponse en tournant votre tête
De lèvres et de bouches nous ferions une fête
Les mots en s’absentant prendraient une saveur
Qui séduit le gourmand, le poète rêveur.

D’une élégie muette échafaudant l’idée
Je serais insistant, vous moins intimidée,
Et nous échangerions des baisers savoureux
Préludes aux bonheurs des rites amoureux.

Puis, l’audace faisant désirer que temps dure
Vous, chaste sans excès, dépourvue de parure,
Iriez solliciter par pure entêtement
L’élégiaque parcours de mon épuisement.

Aimant de rimes douces augmenter l’amplitude
Nous récidiverions l’aurorale aptitude
Et petit à petit s’il plaisait aux destins
Nous éterniserions nos plus tendres instincts.

Nos sens chantonnant l’ode libératoire
Mais laissant l’élégie raconter notre histoire
Nous rimerions si bien que nos rapprochements
Tisseraient les filets de nos attachements.








Ecrit par Rimatouvent
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