Salus
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Posté à 19h11 le 05 Feb 17
Glose N° 13
Seule façon de l'enfanter, la métempsycose,
Le savoir ne vole personne, et, là qui vous cause,
L'auteur apprend autant qu'il passe – on y laisse rien -
Le feu partage sans se perdre un charme aérien !
« Les publications hypothétiques »,
Dans le cadre opaque de leurs communications tangentes, vous proposent un autre épisode de la grande saga poético-billevesante à travers (et à tort) la glorieuse histoire de France…
Tout frais émoulu, le jeune Victor Hugo déclare : « Je veux être Chateaubriand ou rien »
C’est devenu Hugo, on l’a échappé belle !
Dans les années 20, c’est déjà un personnage public, il s’affirme romantique, devient libéral, écrit « Hernani » d’une main, trousse la bonne de l’autre*, perd l’amitié de Vigny, (pas grand-chose, à mon avis) rencontre Juliette Drouet, noie Léopoldine - et écrit, écrit, écrit, écrit…
Son inventivité est débordante, sa production dantesque et son talent indéniable.
Grand pourfendeur du classique pur, puisqu’il ouvre la porte au non-respect des règles, telle que celle des trois unités (temps, lieu, action) qui sévissent depuis le 17 ème, et dont nous avons déjà parlé, si vous aviez suivi vous vous en souviendriez !
Hugo est même, à ma connaissance, le dernier poète à avoir introduit une acception nouvelle dans les règles classiques, je veux parler du trimètre, ou alexandrin hugolien ; explication :
"J'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin", écrit-il avec malice !
(pour le classique pré-hugolien, ce vers est faux, car la césure tombe entre l’adjectif et le nom (grand / ni-ais) mais le trimètre affiche deux césures, et l’on obtient un rythme 4 / 4 / 4 tout à fait acceptable (J’ai disloqué / ce grand ni-ais / d’alexandrin)
Notons que le scrupuleux Victor s’appliquera toujours, dans ses trimètres, à ne pas couper un mot à la sixième syllabe, comme preuve de respect mémoriel pour le vers d’origine, ce qui ne semblera pas effleurer ses nombreux épigones !
Ce sera mon unique intervention aujourd’hui, Hugo étant partout, elle sera sèche de vers,
Vous m’apprendrez « La légende des siècles », par cœur et pour demain matin, sortez en ordre et en silence,
Merci .
*Cavanna ?
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Posté à 21h13 le 05 Feb 17
Nous écoutons, Monsieur , vos mots avec respect, et c'est la bouche bée devant tant de talent, que, vous obéissant, nous nous mettrons en rang !
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