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Auteurs Messages

Pierre
Membre
Messages : 6471


Posté à 17h57 le 03 Feb 16

ROUGE-GORGE

L'origine du monde a disparu sous un couvert peinturluré que supportait Lacan.
Je me demande quand même si être "lacanien" ce n'est pas l'acceptation de tous les vernis... Mais bon, mes connaissances en psychanalyse s'arrêtent aux questions que je me pose.
La quête des réponses en ce domaine précisément, m'est ennuyeuse.
Alors au matin les pieds dans la rosée, je pisse contre le mur sans vergogne et sans arrières pensées.

Ces jours ci justement il ne faisait pas chaud et, vous savez ce que c'est, par temps frais on pisse plus vite.
Ainsi donc, ce matin, je remontais lestement mes braies (comment appeler autrement ce qui me tient de pantalon "pour traîner" comme dit ma femme...) avant d'aller démarrer cette foutue tondeuse à gazon, quant un rouge-gorge vint se poser sur le rétroviseur de l'autre foutu bidule emmerdant qu'est ma voiture.
J'arrêtais mon mouvement d'ajustage de fond de culotte pour ne pas effrayer le passereau et le contemplais tout à mon aise. Il faut dire que j'adore regarder les animaux, les choses comme les gens.

Ne se sentant pas inquiété, d'un mouvement vif il ébouriffait ses plumes pour attraper les pâles rayons d'un des derniers soleil d'automne.
Mais ses efforts n'étaient que peu récompensés et il s'arrêta tout à coup, l'air éploré.

Je me surpris à lui murmurer: "ne sois pas triste...attends un peu, regarde le ciel est sans nuage, tu te réchaufferas bientôt..."
Il pencha lentement la tête et se tournant vers moi me répondit "Ce n'est pas le soleil qui m'afflige mais je viens d'apprendre que l'origine du monde a disparu sous un couvert peinturluré supporté par Lacan... et la face cachée des psychanalystes m'inquiète".

Je courus sur la place publique crier ce que j'avais entendu, on ne m'a pas cru.
Les pantalons que j'avais encore aux genoux n'y étaient sans doute pas étrangers.


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 16h43 le 04 Feb 16

excellent


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 20h33 le 05 Feb 16

Les rouges-gorges (avec un tiret protégé) devraient arrêter de poser des questions à Lacan-thonade...



Terre érotique, Masson



Pierre
Membre
Messages : 6471


Posté à 11h21 le 06 Feb 16

La protection des espèces à tirer n'est pas commode...


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 14h02 le 07 Feb 16

Parce que j'ai envie de ce partage d'anciens textes... même si...

Le rouge-gorge et le jardinier

Sur une branche basse dans un sous-bois dense, un jeune oiseau peu farouche observe les environs. Son plumage attractif de teinte brune, son ventre blanc délimité par une bande grise remontant jusque sur le sommet de son crâne et sa fameuse "gorge-rouge" d'un orange foncé éclatant qui captive tant le regard. De la famille des Turdidés, légèrement plus petit qu'un moineau, il est rondelet et haut sur pattes. Il sautille de lierres en buissons touffus s'arrêtant ici et là pour mieux épier, pour mieux conquérir l'espace souhaité. Ses grands yeux noirs très caractéristiques sont à l'affût du dynamisme pressant d'un humain, qui retourne assidûment la terre en friche d'un terrain reclus et trop longtemps négligé.

La petite parcelle isolée par l'abrupt de son accès escarpé surgit presque par magie du paysage. Comme une forteresse féerique aux défenses naturelles, corroborée par une étrange conformité de l'ordre inné des choses essentielles de la vie. Le lieu semble propice au rouge-gorge ambitieux de trouver un refuge amène et pétulant d'attraits presque irréels. Cet espace offre mille et un délices suaves semblables à un jardin d'éden édifié et élevé juste pour qu'il puisse s'y tapir à l'abri de toute rudesse. Tout hardi par sa trouvaille, le plumage lisse et brillant, il se pavane conquérant et affamé aux abords du propriétaire silencieux et absorbé par son activité vivace.

Après un long moment d'étude, l'oiselet friand finit par se percher à proximité du jardinier. Il suit très intéressé la bêche qui retourne la terre en sillons plus sombres. Des éclats noirâtres de micro-organismes jaillissent en grande quantité, le sol en jachère depuis des années regorge de mets abondants et affriolants. L'ovipare au bec fin ose peu à peu s'aventurer près du travailleur en sueur, il parvient jusqu'à picoter dans les traces laissées par l'instrument tranchant à seulement quelques centimètres de son providentiel bienfaiteur. L'agile prédateur fait un festin de roi entre ses envols succincts et son agitation frénétique, émoustillé par tant de richesses, il devient familier, voir impudent.

L'homme absorbé et appliqué par son dur labeur surprend presque étonne le comportement indécis mais néanmoins prudent de l'audacieux plaisant, qui gazouille un chant exalté en sursautant rapidement vers d'autres becquées. Sans arrêter de façonner son petit coin de paradis, le laboureur d'un œil malicieux et attentif espionne le manège incessant de cet anodin volatile gourmand qui tournoie et picore avec aisance autour de lui. L'ouvrier amusé et sifflotant semble avoir oublié la dureté harassante d'affiner l'humus affermi par le temps. Ses gestes deviennent légers, aériens emplis de grâce, d'une beauté particulière et indéfinissable ou toutes difficultés s'esquissent altérées par une facilité insaisissable à poursuivre ses efforts.

A contempler l'alchimie opérante d'un tel échange, l'espoir immodéré d'être le témoin d'une harmonie énigmatique brouille mon esprit et enjôle mon âme éreintée. La poésie de la scène m'émeut et attire indéniablement ma convoitise. La représentation de ce moment si simple et si fugace met en valeur la magnificence de la vie. L'innocence de cette réalité devient création, une œuvre vivante où chaque infime est délicatesse sans faste ni apparat. L'impression d'un laisser-aller insouciant vers un abandon absolu... Une paix épique qu'on aimerait conserver coûte que coûte dans sa structure mentale, afin de restituer le phénomène aussi fidèlement que possible pour retrouver encore et encore cette sensation éprouvée d'un bien-être acquis....


Pierre
Membre
Messages : 6471


Posté à 10h59 le 08 Feb 16

Pourquoi "même si"?


Lasource
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Messages : 4751


Posté à 13h37 le 18 Jan 18

Si je comprends bien, le moment philosophique, c'est quand t'as failli faire geler ta chantepleure ?
Je vois pas vraiment le rapport avec Lacan, dit raton... Mais tout ce qui touche aux rossignolets fait rougir certaines gorges déployées...

Salut Salut Salut Salut


Aurorefloreale
Membre
Messages : 5964


Posté à 13h59 le 18 Jan 18

De mes yeux petite j'ai vu ce manège autour de la pelle de ma mère retournant avec courage son jardin, et bien amical se fit vite ce rouge gorge , qui en rendez vous fréquent devint vite familier, comme ces instants en moi sont bien ancrés, ce fut un jour particulier, et j'en garderai toujours le souvenir ébahi...


Marcek
Membre
Messages : 5106


Posté à 14h49 le 18 Jan 18

Que l'âne brait ne me dérange pas, mais que tes braies s'esbignent serait un spectacle à la limite du supportable pour mes yeux ébahis !
Mais revenons aux texte, qui, comme le dit Violette est excellent dans sa philosophie profonde !L'origine du monde, c'est quand même pas superficiel ! Mdr


Pierre
Membre
Messages : 6471


Posté à 10h54 le 19 Jan 18

Lasource, pas de philosophie, je n'en connais rien. Le rapport à Lacan c'est qu'il n'y en a pas peut-être... cool

Marcek, la superficialité n'est plus ce qu'elle été (sic) sur la plage.

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