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Posté à 10h43 le 08 Mar 18
Irréductible
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En poésie, il n’y a que des portes ouvertes qui battent au vent, comme celles des villes fantômes de l’Ouest américain. (Enfin – lorsqu’il reste encore des gonds rouillés à faire chanter !)
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Cet écrivain, après sa course à la voile sans escale, en solitaire autour du monde, parle d’une communion intime avec l’immensité. La voix transie d’un respect incommensurable pour la mer.
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Frêle âme qui m’anime encore, ouvre la voie à ma voix à travers l’espèce de forêt de larmes dont elle convoque les échos. Lesquels déploient leurs ailes d’alouettes et vont chanter dans la lumière d’un nuage.
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La joie à l’avers des larmes, non moins impossible à réfréner que le scintillement endiamanté du soleil matinal sur l’aiguail ! Accompagné d’un silence félin, le sage y va récolter la rosée.
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Tous les jours le langage tisse entre tes doigts des configurations de lettres surgissant du blanc comme, d’un champ immaculé, des semis de perce-neiges, timide écriture du printemps.
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Malgré l’esthétique dite « postmoderne » qui s’efforce de noyer le poisson en confondant sensation forte et beauté, quelque chose, qu’on pourrait appeler « la Beauté vraie », résiste…
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Posté à 10h44 le 08 Mar 18
Aux amis du forum...
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Posté à 15h09 le 08 Mar 18
J'imagine que tu fais référence à Bernard Moitessier qui a enchanté ma jeunesse et fait bien des émules.
Bien qu'il fut en tête il n'a pas terminé sa course autour du monde et après avoir passé le Cap Horn, dans le bon sens, plutôt que de remonter l'Atlantique, il a préféré continuer sa route vers l'Océanie.
Il a couché son expérience par écrit et je ne saurais trop en conseiller la lecture.
La poésie, il ne s'est pas contenté de la rêver. Il l'a vécue.
Merci de l'avoir mentionné dans cet acte de foi poétique.
Lien internet
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Posté à 15h24 le 08 Mar 18
Ce commentaire impressionnant me laisse moite et scié !
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Posté à 15h31 le 08 Mar 18
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Posté à 17h07 le 08 Mar 18
Je ne connaissais pas ce Moitessier.
Je trouve tes deux dernières strophes belles et surtout justes.
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Posté à 09h41 le 09 Mar 18
Enfin, Moitessier ! Tu es donc si jeune que ça ?
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Posté à 09h45 le 09 Mar 18
Du souffle.
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Posté à 10h02 le 09 Mar 18
Un petit extrait de la "Longue Route" de Bernard Moitessier ?
"Quand je monte sur le pont à l’aube, il m’arrive de hurler ma joie de vivre en regardant le ciel blanchir sur les longues traînées d’écume de cette mer colossale de force et de beauté, qui parfois cherche à tuer. Je vis, de tout mon être. Ce qui s’appelle vivre et peut-être faut-il aller plus loin encore en regardant la mer.
On peut la regarder pendant des heures et des jours et des semaines et des mois. Et des années peut-être.
Et on peut voyager très vite et très loin avec elle et dans elle. Il suffit pour cela de poser le regard sur une vague. Une vague pas trop petite et pas trop grosse, juste la taille qu’il faut. Alors elle nous emmène à sa plage et on revient sur le bateau quand on en a envie.
On peut choisir en disant à la vague d’aller sur du sable blanc ou sur du sable noir. Ou bien sur du corail de la couleur qu’on veut, ou sur des rochers lisses avec des algues vertes, comme on veut. Tout ce qu’on veut.
On peut rester sur le dessus ou le dedans de la vague et même complètement à l’intérieur d’elle et faire avec elle alors dix fois le tour du monde rien qu’à regarder les nuages et le soleil et la lune et les étoiles par dessus les nuages, avec la vague et dans la vague, sans rien faire d’autre que regarder et sentir,
Mais on peut aussi prendre un rayon de lune à l’instant où il ricoche dans la mer et se faire déposer par lui sur la terre et courir la campagne et respirer les arbres et les choses de la terre et revenir à bord pour regarder la mer, juste la regarder et penser avec elle en respirant encore l’odeur de terre et des choses du ciel.
Et tout cela est facile, il suffit de regarder la mer, de bien choisir la vague, juste de la taille qu’il faut et de prendre le temps de voir dans la mer."
Pour moi, c'est ça la poésie
Aux antipodes des "chants désespérés " qui selon Alfred de Musset seraient "les chants les plus beaux"
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Posté à 10h07 le 09 Mar 18
Je nage en des flots poétiques soulevés par la vague de l'envie, ce voyage vaut tous les trésors bordés d'or!
La mer à qui on se confie en infinitude!
On n'en fait pas l'étude mais on savoure sa nature!!!
De votre poésie j'apprécie la noble allure en certitude!!!
On s'attarde en relation avec des sentiments éclairants...
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Posté à 12h04 le 09 Mar 18
En 68 date, d'après ce que je viens de lire, de cette course autour du monde sans arrivée... J'avais 12 ans je devais me taper ce truc là et je ne me souviens pas avoir entendu parlé de ce Moitessier avant le commentaire de obofix.
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Posté à 14h35 le 09 Mar 18
Bon, petit débit d'Alzheimer. Faut manger des sardines... et moitessayer de faire des exercices de mémorisation...
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