Salus
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Posté à 21h45 le 02 Mar 18
Vénus vraie
Je me navre et m’énerve, et salive en rêve
Au désir supposé de tes lèvres d’Eve ;
Mais du veto, l’œil vert vise, avec l’azur,
A m’occulter, soleil, ton beau regard pur !
J’ai langui si longtemps, espéré sans trêve…
Je t’ai voulue amie, et ton air lointain
Pour toute obole offrait le fer du dédain,
Sans tout à fait, non plus, sans fermer la porte,
Instillait le ferment de l’ivresse morte…
- Derrière ta pupille, un miroir sans tain
Se tait, soit ! Mais le satin des temps y brûle,
Et l’effet de son feu m’a fait ridicule !
Maffré, (maudit), m’enfuir devenait urgent,
Mais la fée a foui son or résurgent
Et sa gourme infinie, où l’allant pullule,
Emprisonna mon âme ; au cachot depuis,
Et je n’ai jamais vu, toute nue au puits
Emerger la clarté d’un bruissement d’ailes,
Le principe enivrant de ces courbes belles,
Où la grande Cybèle accrochait ses fruits…
Je mourrai pantelant, sans autres étreintes ;
Et j’irai lentement, mes flammes éteintes,
De braise en braise, au bleu limbe de ton fard,
Chuchoter cet adieu timide - et trop tard -
Que tu n’entendras pas, sourde, aveugle instance
Pavanée à tes appâts secrets ; science
Peinte ! Et n’envisageant jamais de t’offrir,
Ni sans feindre ou faillir, et sans coup férir,
Toi, Vérité !
L’absolue inconsistance
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