Reddition



Longue et grave, une insulte a cinglé ce matin
Dans le soleil levant si probable et hautain ;
Le coq n’avait pas su chanter l’appel de l’astre
Ni plus l’offensé vu s’annoncer le désastre ;
Et derrière cette ombre allongée en pilastre
L’âpre réalité l’a traité de crétin !

Immensément traîné par un écho d’orage
Fut le terme abattu, dans un bruit mat de cage,
Sur l’ego fissuré d’un esprit chancelant ;
Sans un sanglot, le dos courbé sur un pas lent
Il a rejoint le gros de ce troupeau bêlant
Pour y noyer en vain le génie et sa rage.

De l’aube avait jailli cette immanente voix
Impersonnelle, en galvaudant son fier pavois !
Telle on ferle une voile aux annonces de houle,
Il s’était refermé sur lui comme une moule,
Et ces mots assenés, dont l'aigre esprit s'enroule,
Avaient mené bientôt tout son être aux abois.

C’est l’implacable dent de l’infernale foudre,
L’amère vérité qui ne veut qu’en découdre,
C’est le miroir sans nom du veule et pur reflet,
C’est l’image du ventre où le nombril renflait,
Le tain d’argent précis renvoyant un œil blet…

Que de grains ! Pour y mordre, il ne reste qu’à moudre !

Extra !
De haut en bas !

Merciàtoi !

Ton écriture me parle beaucoup !

Votre poème est fort. Il faut bien du courage pour se donner silence sans crier la douleur - lu plusieurs fois et commenté comme j'ai pu, merci beaucoup Salus

Moudre l'aigu, le brut grain
Pour en faire douce poudre...

Merci à Joa dont l'oreille me semble acquise,

A Eti, au commentaire gratifiant,

Et à l'Aurore, com' d'hab !

comment?

" com d'hab " ,?

Reddition sans la soumission
Ployer pour ne pas rompre
Concéder mais sans se corrompre :
Du passif en action !

joli Oxalys
au petit roseau longue vie

C'était de la contre-rime
pour rimer contre le courant..
Merci Eti

A Dame Oxalys (répons) :

Oui, car tout poème est un scion ;
Au soleil comme à l'ombre,
Il repousse à chaque session !
(Mais perdu dans le nombre)

Salus, pas si perdu que cela , je les collectionne!

Que les miens ?
(c'est beaucoup d'honneur)

Tous ?
(c'est de la folie)