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Posté à 13h40 le 03 Jan 18
MOGANNI NAMEH
Le livre du chanteur
Des dernières vingt années
Elles ne furent guère de plaisir
Mais d’efforts sûrement
Alors qu’aujourd’hui
Celles qui viennent à ma main
De la douceur de la plume
En éprouve le plaisir.
Agir
Rose des vents
Souffle de Liberté
De Rostropovitch le violoncelle
Qu’un bel éclat
D’un mur me rappelle
Qu’au cours d’un été
Il fit en s’écroulant
Un terrible fracas.
Une pure respiration
Une demi-mesure
À peine soutenue
Libéra un chant
D’un peu de bière les bulles
Et l’Europe enlevée
D’ambre est la joie
Des peuples assemblés.
Tonnerre de Zeus
Une jeunesse chantait
Parfois de crécelle muant
Mais elle chantait
Ce doux nom de Liberté
Et rêvant de justice
Voulait l’y mêler
Et ensemble les lier.
Alors au petit matin
Le vert doré des pins
Quand éveillé et caressant
La chatte mordorée qui ronronne
La tête sur un coussin
Dans la bergère allongée
Je songeais à vous ma belle
Au lit de bois normand.
La journée s’annonçait
Radieuse et le soleil
Se levant soulignait
Des pins les fleurs
Des touffes d’arbres
Les couleurs pures
De l’innocente gaîté
D’un matin de Pâques.
D’une Pâques biblique
Ce sur quoi aujourd’hui
Peu de gens se souviennent
Car peut-être les poètes
En oubliant la veine
Du mystère ne savent
Plus en démêler
Les étranges fils.
De Marie-Madeleine
Croyant nous faire oublier
Les poètes la chantant
D’Apollinaire le vers
De Rilke traduisant
Peut-être de Bossuet
Le sermon et de Saint
Louis de Provence
La passion de la Sainte
Baume et qui vous parle
De cette transcendance
Qui semble à l’homme
Se départir son front
Ne perlant plus rosée
Du soir, perle d’espoir
Illuminant le noir.
D’un roman policier
Grimant la passion
De fausses confidences
Parsemant le récit
D’énigmes et d’erreurs
Policières bien sûr
Pour mieux dérouter
Le poète se meurt.
Mais qu’enfin peut-être
Une lueur de loin venant
Dans le noir parisien
Comme un diamant
Au sein d’anthracite
Le poète à versifier
S’essayant qu’à la fin
La flamme jaillira.
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