Coquetterie



Aux abreuvoirs des vaches
Mille mouches volaient,
Et comme si leurs vols voulaient,
Temps, qu’à la fin tu nous relâches

Sous la forme - et l’odeur -
D’une éternité flasque
Où contempler son futur-flaque,
Leurs vols dessinaient une fleur !

Au centre de ces fèces
Stagnaient d’aigres urines,
En pistils couleurs purpurines ;
Formes affreuses de promesses !

L’excrémentiel bouquet
Mouvant, myriade d’ailes,
Disait assez s’il est coquet
De croire aux éternités belles !…

çà sent la cambrouse tout çà !

Meuh ! çà va plaire à Marcek
oh! la vache (pas Marcek bien sur!)

J’adore : remugles d’étable, excréments nourriciers de Mère Terre, insectes éboueurs et purificateurs, c’est le cycle immuable de la vie ( vie d’ange ? ) rien ne se perd tout se transforme !
Et tout cela si bien dit qu’on en reste eh, Bobby !

Merci à Macha, et à Bobby !

Ainsi fleurit l'art littéraire
Qu'ayant nasale une vérité vite fui
L'on rejoigne ces mouches du plus pur esprit
Dans leur bouquet tout en contraire

Ô poésie, toi qui transformes en pures eaux la boue immonde et mets de l’azur aux naseaux !

En des transmutations ignobles
Je changerai la perle en gaz,
Le bel ange en catoblépas,
En gnomes rois, princes et nobles !

Vous en aurez tout le talent
Et nous ferez frémir encore
Nous aimons le loup et ses dents
Et la noirceur de l'hellébore !

Ce bouquet, que l'on m'élabore,
Plein d'un charme noir que j'adore,
Arbore un style transcendant
Dont je sent d'ici l'ascendant !

Oui, c'est bien une fleur royale
Et funeste tout à la fois
La cruauté d'une mygale
Sous son aspect de bon aloi !

Dans des hallalis à la loi,
Qui sont du vers la gale,
La "rime à l’œil", pour elle égale,
N'y trouvait pas emploi !

Explicitez votre pensée
Dans d'épais taillis, j'erre ici
Et me voici bien avancée
Quand à la rime j’ai failli !

Du vers suivant, que l'on perpètre,
(On appelle ça "rime à l’œil")
Aux rimes, la dernière lettre,
Identique, en fera l'Orgueil !

Il te taquine il te titille
Chassant le vers plus que parfait
Fais-en pour toi cette béquille
Qui te préserve du forfait

Sa rigueur me plaît et m'effraie
Saurai-je relever le gant ?
Aussi tenace que l'orfraie
Je traque le vers élégant !