Salus
Membre
Messages : 6898
|
Posté à 10h54 le 26 May 17
Elite
Tous ces livres ouverts tout autour de la couche
Font comme une couronne à quelque disparu,
Mais silence et chaos du littéraire lu
Musellent les élans ; la muse s’effarouche !
Las d’inventer des vers que personne ne lit,
Le poète rongé de torpeurs assassines,
Epuisé d’aiguiser les âmes, et les mines
De ses crayons, retourne aux lèvres de son lit.
Morphée a déserté l’accueillante paillasse,
Mais dans la bouche chaude où la Muse rêva,
Du corps abandonné l’esprit se lève et va,
Et l’imagination se déplisse et se place,
Féale, enfin, devant le cerveau sans sommeil.
Il dévale aux envers du réel tant d’idées,
Qu’on les soupçonnerait, ignoblement fardées,
D’être ce face-à-face à lui-même pareil !
Si la parure est seule à pouvoir entreprendre
Ce voyage si beau d’en être varié,
Si, sous le masque, il n’est qu’un rire carié,
Si la pensée avoue un unique méandre,
Si l’idée insipide est prise dans du fer,
Quel est sur nous ce piège aigu qui se referme ?
Et quelle intelligence y saura mettre un terme ?
Dieu, même, est identique ! et vachard ou casher,
Le même ! Et toute multitude se condense…
Ainsi je suis un autre, et l’autre être est un jeu,
Le narcisse reflet d’un plus grand désaveu :
Rien ne m’est, de la foule et son immense danse,
Commun ni tutélaire ! Et le poète rit,
Hypocrite, impuissant, dans sa retraite auguste,
Mais de son panthéon, qu’en était-il, au juste ?
Une stèle de paille empuantie,
un lit !
|
Salus
Membre
Messages : 6898
|
Posté à 11h19 le 26 May 17
La chute redescend l'artiste des nuages
Jusqu'où bauge, commun, le gros de son troupeau ;
Ils se croient supérieurs, tous ces apprentis mages,
Mais ils ne sont (et moi?) qu'un peu d'os et de peau !
|
Salus
Membre
Messages : 6898
|
Posté à 15h57 le 26 May 17
Merci, vous trois, commentaires et vers,
Seront, à lire, autant de dons offerts
A mon avide égo dont le "moi" surtout souffre
D'une incompréhension sans fond - qui semble un gouffre !
|
Salus
Membre
Messages : 6898
|
Posté à 19h38 le 26 May 17
Tel l'insecte, trieur d’élytres,
Qui vole même aux froids hivers,
Mon cher Lili, tireur des litres,
Je me saoule du vin des vers !
|