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Auteurs Messages

Oxalys
Membre
Messages : 3221


Posté à 17h54 le 26 Jun 17

Je vous fais remarquer que Ronsard fait bien partie des artistes d'hier, mais il est classé sous la lettre D

comme tous les poètes "nobles" à particule (Vigny, La Fontaine, Musset, Baïf, Lamartine... ) tous sous D

Anomalie que j'ai signalée récemment à Eric

Lien internet

Aux dernières nouvelles (31 mai) : il va voir ce qu'il peut faire !

Salut


Salus
Membre
Messages : 6936


Posté à 18h04 le 26 Jun 17


D'accord ! Merci M'dame !


Oxalys
Membre
Messages : 3221


Posté à 18h08 le 26 Jun 17

Pas d'quoi M'sieur !

moi z'aussi j'essaie d'participer au ménage dans la galerie... Ch'suis pas trop bone en ortograf, mais l'ordre, ça m'connait !


Marcek
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Messages : 5106


Posté à 18h29 le 26 Jun 17

Bon, après avoir consulté mon Lagarde et Michard du XVIe siècle qui date du siècle de mes études et que j'ai pieusement conservé, j'ai remarqué que :
1 Le titre de ce poème est
"Quand je suis vingt ou trente mois" et non celui qui lui a été attribué par celui ou celle qui a posté ce poème.
2 Une strophe, la dernière a été bel et bien supprimée alors qu'elle est particulièrement importante puisqu'y apparaît le nom de Cassandre. Cette Cassandre Salviati fut l'inspiratrice de Mignonne allons voir si la rose...
On lui a d'ailleurs dédié, de nos jours, une rose.
Donc, on va mettre de l'ordre dans tout ça !


Marcek
Membre
Messages : 5106


Posté à 18h45 le 26 Jun 17

Quand je suis vingt ou trente mois

Quand je suis vingt ou trente mois
Sans retourner en Vendômois,
Plein de pensées vagabondes,
Plein d'un remords et d'un souci,
Aux rochers je me plains ainsi,
Aux bois, aux antres et aux ondes.

Rochers, bien que soyez âgés
De trois mille ans, vous ne changez
Jamais ni d'état ni de forme ;
Mais toujours ma jeunesse fuit,
Et la vieillesse qui me suit,
De jeune en vieillard me transforme.

Bois, bien que perdiez tous les ans
En l'hiver vos cheveux plaisants,
L'an d'après qui se renouvelle,
Renouvelle aussi votre chef ;
Mais le mien ne peut derechef
Ravoir sa perruque nouvelle.

Antres, je me suis vu chez vous
Avoir jadis verts les genoux,
Le corps habile, et la main bonne ;
Mais ores j'ai le corps plus dur,
Et les genoux, que n'est le mur
Qui froidement vous environne.

Ondes, sans fin vous promenez
Et vous menez et ramenez
Vos flots d'un cours qui ne séjourne ;
Et moi sans faire long séjour
Je m'en vais, de nuit et de jour,
Au lieu d'où plus on ne retourne.

Si est-ce que je ne voudrois
Avoir été ni roc ni bois
Antre, ni onde, pour défendre
Mon corps contre l'âge emplumé,
Car ainsi dur je n'eusse aimé
Toi qui m'as fait vieillir, Cassandre.

Odes,IV,10


Salus
Membre
Messages : 6936


Posté à 20h11 le 26 Jun 17


Ouf ! l'affaire fut rude
Pour retrouver, Ronsard,
De ton vers le vrai nard !
(Mais quelle belle étude)


Marcek
Membre
Messages : 5106


Posté à 10h00 le 27 Jun 17

Je les aime mes Lagarde et Michard ! Ils sont tous annotés au crayon à papier . Comme j'étais studieuse !


Salus
Membre
Messages : 6936


Posté à 14h46 le 30 Jun 17


Avis aux bons et bonnes élèves, aux cancres, et à tous ceux ou celles qui la font buissonnière !

Reprise immédiate de notre grande tombola culturelle, qui vous rapportera, en plus des crampes du cerveau, toute une série de lots invraisemblables, et l’opportunité de lire enfin ces auteurs que tout le monde a lu, sauf soi, c'est quand même incroyable !

Pour ne pas vous lasser, et comme il faut un peu vous mâcher le boulot, je ne vous passerai, de cet extraordinaire poème, que les strophes franchement maculées, vous pouvez retrouver l'intégralité du texte, moucheté d'innombrables petites trahisons, à la page 27 de la rubrique « Poésies d'hier » mais je vous conseille plutôt la patience, car, ne reculant devant aucun sacrifice, la maison a lancé ses plus fins limiers sur la piste informatique d'une version acceptable du "Lais" !

Vous devrez mettre le doigt sur toute erreur qui vous semblera patente, et ceux qui retrouveront le vers d'origine auront une photo dédicacée de Jules César ! (en maillot de bain)
les gagnants choisiront entre une étude poussée portant sur la culture du poix-chiche au sud-est d'Oulan-Bator, ou l’exégèse autorisée du professeur Frère, concernant les espaces typographiques dans les annuaires téléphoniques austro-hongrois, mercipourvotreattention, etvotrefidélité, c'est parti !


IV

Et se j'ai prins en ma faveur.
Ces doux regards et beaux semblants
De tres decevante saveur,
Me tréperçants jusqu'aux flancs,
Bien ils ont vers moi les pieds blancs
Et me faillent au grand besoin.
Planter me faut autres complants
Et frapper en un autre coin.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

IX

Premierement, ou nom du Pere,
Du Fils et du Saint Esprit,
Et de sa glorieuse Mere
Par qui grace rien ne perit,
Je laisse, de par Dieu, mon bruit
A maître Guillaume Villon
Qui en l'honneur de son nom bruit,
Mes tentes et mon pavillon.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

XIV

Pour ce qu'il est de lieu honnête,
Faut qu'il soit mieux recompensé,
Car Saint Esprit l'amonête,
Obstant ce qu'il est insensé;
Pour ce, je me suis pourpensé
Qu'on lui baille l'Art de Memoire
A recouvrer sur Maupensé,
Puis qu'il n'a sens ne qu'une aumoire.


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

XIX

Et a maître Jacques Raguier
Laisse o l'Abreuvoir Popin,
Pêches, poires; au Gros Figuier
Toujours le choix d'un bon lopin,
Le trou de la Pomme de Pin,
Clos et couvert, au feu la plante,
Emmailloté en jacopin;
Et qui voudra planter, si plante.


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°


Marcek
Membre
Messages : 5106


Posté à 01h11 le 01 Jul 17

Salus est très gentil avec vous, mes chéri(e)s, car ce petit testament de Villon compte en réalité 40 strophes . Mais oui, vous avez bien lu : XL
J'en ai le tournis...

Et je puis vous assurer que le texte posté sur le site est à s'arracher les cheveux tant il a été modifié, tronqué...
Exemple :la strophe XIX n'est pas celle que l'on vous présente ici .
Celle que l'on vous présente est en réalité la strophe XX que je vous recopie ci-dessous !Aïe, aïe, aïe !

Et à maistre Jacques Raguyer,
Je laisse l'Abreuvoyr Popin
Pour ses paouvres seurs grafignier;
Tousjours le choix d'ung bon lopin,
Le trou de la Pomme de pin,
Le doz aux rains, au feu la plante,
Emmailloté en jacopin;
Et qui vouldra planter, si plante.


Guy
Membre
Messages : 423


Posté à 11h03 le 01 Jul 17

Découvrant votre jeu plaisant
Je m'y prends, livrant mes pensées,
Neurone en marche et l'oeil frisant,
Vers tant de beautés offensées !

Il manque des pieds de ci de là.
Et je propose en toute humilité :

En IV
Me tréperçants jusquES aux flancs

En IX
Du Fils et du GRAND Saint Esprit,

En XIV
Car LE Saint Esprit l'amonête,

En XIX
LUI Laisse o l'Abreuvoir Popin,


Guy
Membre
Messages : 423


Posté à 11h09 le 01 Jul 17

Ah si Marcek nous propose une autre version de la XIX (ou XX), dans ce cas le premier vers a un pied de trop, mais tout dépend de la prononciation de Raguyer, en 2 ou 3 syllabes


Marcek
Membre
Messages : 5106


Posté à 14h58 le 01 Jul 17

Ravie de te voir te joindre à nous, Guy et te voici pour le coup excellent limier !
En IV tu es tombé juste pour jusques
Voici le vers exact
Me trespercent jusques aux flancs
Pour la IX : tu brûles

Du Filz et du Saint-Esperit
Et pour le XV (baptisé le XIV )
Car le Saint-Esprit l'admoneste

Quant à la XX , je l'ai retranscrite ci-dessus dans son intégralité.
Beau travail Guy, dont je te remercie car ce n'est pas facile !


Salus
Membre
Messages : 6936


Posté à 15h46 le 01 Jul 17


Oui, ami Guy, toujours affuté !, mais tu es d'autant plus le bienvenu que nous sommes embarqués en des brumes opaques, pour une navigation épique, sans amers ni compas, et que toutes les mains seront nécessaires !

A toi comme à ceux que ça intéresse, je livre le courrier secret (chut !) grâce auquel nous, Gardiens des Dogmes et des Vers, décidons du sort de notre culture !

(en réponse à une proposition pour "le Lai", de Villon) :

Alors là, ça va être compliqué

Je ne suis pas d'accord avec "ton" texte sur bien des points, et dès le premier vers ! - que dis-je, dès le titre ! (Le Lais : L'an quatre cens cinquante six) - mille est sous-entendu et cette façon d'apocope est traditionnelle de la poésie d'époque. et, à mon avis, "le petit testament" est évidemment un rajout (d'ailleurs, on disait "un lais", un legs)

mais je m'avise un peu tard que, en 500 ans de retranscriptions plus ou moins fidèles (nul, hélas, "d'original"), il est logique qu'on ait autant de variations dans les textes ; c'est même miraculeux qu'on en trouve pas plus, j'ai, sous la main, deux éditions sérieuses, d'un siècle d’écart, du dit Villon, elles n'affichent point d'énormités telles qu'en ce site, mais elles divergent, et puis, le français de l'époque était encore flou, Marot allait passer par là, et par Villon... Ce sont là des recherches que je laisse aux spécialistes, même si je donnerais cher pour tenir un hypothétique manuscrit!
Je crois qu'il nous faut nous mettre d'accord sur la version la plus "probante", et en tout cas éliminer toutes celles où sévissent l’anachronisme, fût-il grammatical (notamment, l'accent circonflexe n'avait pas remplacé le "s"), la rime douteuse, compte tenu de la versification ancienne, et la métrique qui se néglige !

Je ne sais pas trop quoi faire, balle à toi.


Marcek
Membre
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Posté à 19h31 le 01 Jul 17

Eh bien, ami Salus, j'ai soumis à ta perspicacité une autre version du Lais de Villon qui me semble plausible...
Dis-moi ce que tu en penses.
Nous n'allons pas baisser les bras et laisser sur le site cette version si contestable à tous points de vue...Tu as sur Gallica la copie du manuscrit, mais je suis incapable de le déchiffrer !


Salus
Membre
Messages : 6936


Posté à 19h51 le 01 Jul 17


On arrive, on arrive...

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